Article original datant 06/06/21
Des adversaires des États-Unis sont capables de mettre hors service le réseau électrique du pays, a admis dimanche la secrétaire d’État à l’énergie Jennifer Granholm, affirmant que de telles attaques de cybersécurité « se produisent tout le temps ».
Granholm a mis en garde contre les vulnérabilités du système – dans un contexte de recrudescence des attaques de ransomware (logiciel d’extorsion) – dans l’émission « State of the Union » de CNN.
« Oui, ils le peuvent », a répondu Granholm à l’animateur Jake Tapper lorsqu’on lui a demandé si des acteurs étrangers avaient la capacité de plonger le réseau électrique dans le noir.
« Il y a des acteurs très malveillants qui essaient, au moment-même où nous parlons », a-t-elle expliqué. « Il y a des milliers d’attaques sur tous les aspects du secteur de l’énergie et du secteur privé en général. »
Granholm a ajouté : » Cela se produit en permanence. C’est pourquoi le secteur privé et le secteur public doivent travailler ensemble. «
Mme Granholm, l’ancienne gouverneure du Michigan, a vanté les efforts de l’administration Biden pour lutter contre les cyberattaques.
Elle a déclaré que « la collaboration avec d’autres pays, avec le secteur privé, avec notre propre gouvernement – le président a publié ces décrets pour s’assurer que notre propre maison est en ordre – et s’assurer que les citoyens sont en mesure de se protéger » est nécessaire pour prévenir les cyberattaques.
« L’essentiel, c’est que nous devons tous améliorer notre jeu, en ce qui concerne nos cyberdéfenses », a déclaré Mme Granholm.
« Que vous soyez du secteur privé, du secteur public, peu importe, vous ne devriez pas payer les attaques par ransomeware, car cela ne fait qu’encourager les méchants. »
Et l’action militaire est une option pour lutter contre la cybercriminalité, a déclaré dimanche la secrétaire d’Etat au commerce Gina Raimondo.
Mme Raimondo a été interrogée sur l’émission « This Week » d’ABC pour savoir si les États-Unis devaient adopter une approche plus agressive face aux attaques par ransomware qui semblent provenir en grande partie de la Russie.
« Nous ne tolérerons pas qu’une nation soutienne ou ferme les yeux sur une entreprise criminelle », a déclaré M. Raimondo à l’animateur George Stephanopoulos.
« Et comme le président l’a dit, nous examinons toutes nos options et nous ne retirons rien de la table alors que nous réfléchissons à d’éventuelles répercussions, conséquences ou représailles. »
Stephanopoulos a ensuite demandé : « Devrions-nous envisager une action militaire même s’il s’agit d’entités privées et non gouvernementales ? »
« Comme je l’ai dit, toutes les options sont possible », a répondu Raimondo.
« Il s’agit d’une priorité absolue et tous les membres du Cabinet et du Conseil de Sécurité Nationale sont concentrés sur cette question et envisagent toutes les conséquences possibles. »
Mme Raimondo a déclaré que les entreprises devaient partir du principe que les attaques « vont devenir régulières et, au contraire, vont s’intensifier ».
Ces avertissements interviennent après que le directeur du FBI, Christopher Wray, a comparé les défis posés par les menaces de cybersécurité aux attaques terroristes du 11 septembre.
En mai, une attaque par ransomware contre Colonial Pipeline a paralysé le plus grand oléoduc américain pendant six jours. En outre, cinq des plus grandes usines de production de viande bovine des États-Unis ont été fermées mardi en raison d’une cyberattaque.
Dimanche, le sergent d’armes du Sénat, Karen Gibson, a déclaré à CNN que la menace de cyberattaques « m’empêche de dormir », plus que la crainte d’une nouvelle insurrection au Capitole.
*Blackout : Panne de courant à large échelle.