Article original datant du 13/02/22
L’affaire Michael Sussmann revient sur le devant de la scène.
Le 11 février 2022, le procureur spécial Durham a déposé la requête du gouvernement pour enquêter sur les conflits d’intérêts potentiels dans l’affaire Michael Sussmann (A lire ici). Comme vous vous en souvenez peut-être, Sussmann a été accusé d’avoir fait de fausses déclarations à l’avocat général du FBI de l’époque, James Baker, concernant les intérêts qu’il représentait en proposant au FBI le canular Alfa Bank/Trump Organization. Vous trouverez plus d’informations sur l’inculpation de Sussmann ici.
La motion se fonde sur le fait que l’avocat actuel de Sussmann, Latham & Watkins LLP (Latham) pourrait avoir un conflit d’intérêts parce que Latham a déjà représenté Perkins Coie et Mark Elias « dans cette enquête« . Il est allégué que Latham « possède vraisemblablement des connaissances confidentielles sur le rôle de Perkins Coie dans les activités passées de Sussmann et sur ses opinions à ce sujet. » (Formulation arrangée)
Il pourrait également y avoir un conflit parce que Latham représentait à la fois la campagne Clinton et Hillary for America dans l’enquête du conseiller spécial. Durham observe que les devoirs de Latham envers ces anciens clients « pourraient faire diverger ses intérêts de ceux de [Sussmann]« .
Pourquoi y aurait-il un conflit ?
Parce que Durham pourrait présenter au procès des preuves qu’il a obtenues de la campagne Clinton et de Hillary for America.
[…] en concevant sa représentation de ces clients avec son avocat de l’époque, Latham. En outre, dans la mesure où le gouvernement offre des documents et d’autres preuves au procès qu’il a obtenus de la campagne Clinton et/ou de la Political Organization-1 (organisation politique-1), les devoirs de Latham envers son ancien client (le cabinet d’avocats-1) pourraient faire en sorte que ses intérêts divergent de ceux du défendeur en ce qui concerne cette preuve et/ou le contre-interrogatoire des témoins. En conséquence, le gouvernement demande respectueusement que la […]
Nous avons précédemment discuté de la façon dont Rodney Joffe (identifié comme Tech Executive-1 dans l’acte d’accusation de Sussmann et dans le dernier dépôt discutant du conflit) a exploité des données exclusives – et peut-être classifiées – fournies par la DARPA pour faire avancer ses propres attaques politiques, et comment cela pourrait entraîner des accusations. Il a été confirmé par la suite que deux anciens employés de la DARPA ont témoigné devant le grand jury, il semble donc que Durham suive cette piste.
Je fournis ce contexte en raison de ce que nous venons d’apprendre. Durham a également divulgué, dans une certaine mesure, que les entrepreneurs et les experts en technologie – ces mêmes personnes impliquées dans la duperie d’Alfa Bank – ont essentiellement espionné le président Trump.
Selon Durham, Joffe et ses associés ont exploité les données Internet du « Bureau exécutif du président des États-Unis » pour promouvoir leur propre projet politique. Ils étaient arrivés à posséder ces données dans le cadre d’un « arrangement sensible » avec le gouvernement américain. Comme l’explique Durham :
5. La preuve du Gouvernement au procès établira également que parmi les données Internet que Tech Executive-1 et ses associés ont exploitées, il y avait le trafic Intemet du système de nom de domaine (« DNS« ) se rapportant à (i) un fournisseur de soins de santé particulier, (ii) la Trump Tower, (iii) l’immeuble de Donald Trump à Central Park West, et (iv) le Bureau exécutif du président des États-Unis (Executive Office of the President of the United States EOP »). (L’employeur de Tech Executive-1, Intemet Company-1, était venu pour accéder et maintenir des serveurs dédiés pour l’EOP dans le cadre d’un arrangement sensible par lequel il fournissait des services de résolution DNS à l’EOP. Tech Executive-1 et ses associés ont exploité cet arrangement en en exploitant le trafic DNS de l’EOP et d’autres données dans le but de recueillir des informations désobligeantes sur Donald Trump).
Joffe et ses associés ont manipulé ces informations pour faire avancer une théorie du complot selon laquelle Trump et ceux qui sont dans l’orbite de Trump poursuivaient leurs échanges secrets avec les Russes. Ces données ont été remainées avec le canular d’Alfa Bank et remises à Sussmann, qui les a ensuite blanchies auprès de la CIA le 9 février 2017. Sussmann a allégué à la CIA que les données montraient « que Trump et/ou ses associés utilisaient des téléphones sans fil supposés rares et de fabrication russe à proximité de la Maison Blanche et d’autres endroits. » Durham « n’a identifié aucun soutien pour ces allégations« .
On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi Joffe (via Sussmann) a risqué une exposition juridique pour continuer à pousser de fausses allégations Trump-Russie avant et après l’élection de 2016. D’abord au FBI en 2016, puis à la CIA en 2017. Il semble que Joffe était désespéré, et son désespoir n’a fait qu’augmenter après l’élection de Trump.
La source du désespoir de Joffe ? Ce n’est qu’une spéculation à ce stade, mais peut-être qu’elle remonte aux origines du prétendu piratage de la Russie/DNC (Comité National Démocrate). Pour réviser une question précédente que nous avons posée :
Et si Crowdstrike était un bouc émissaire qui, sans le savoir, parvenait à des conclusions erronées sur un « piratage russe » basé sur des informations frauduleuses fournies par Rodney Joffe, Perkins Coie et la campagne DNC/Hillary ?
Nous n’avons pas encore la réponse à cette question. Peut-être ne l’aurons-nous jamais. Mais il est probable que Rodney Joffe sera mis en examen.