Article original datant du 27/05/22
Un témoignage de procès révèle qu’Hillary Clinton a personnellement approuvé la diffusion de graves fausses informations électorales. Existe-t-il une exception anti-Trump à la modération du contenu ?
La semaine dernière, lors du procès de l’ancien avocat de la campagne Clinton, Michael Sussmann, le procureur Andrew DeFilippis a interrogé l’ex-directeur de campagne Robby Mook sur la décision de partager avec un journaliste une histoire bidon sur Donald Trump et l’Alfa Bank de Russie. Mook a répondu en balançant son ancienne patronne. « J’en ai discuté avec Hillary », a-t-il dit, décrivant son discours à la candidate : « Hé, vous savez, nous avons ceci, et nous voulons le partager avec un journaliste… Elle a accepté. »
Dans un pays où le système médiatique fonctionne, cela aurait été une énorme histoire. Évidemment, ce n’est pas le Watergate, Hillary Clinton n’a jamais été présidente, et le procès de Sussmann n’équivaut pas à des poursuites contre des gens comme Chuck Colson ou Gordon Liddy (Deux personnages impliqués dans le scandale du Watergate, NdT). Mais comme nous l’apprenons lentement depuis des années, une fraude massive a été perpétrée sur le public avec le Russiagate, et le témoignage de Mook a ajouté une pièce substantielle au tableau, impliquant l’un des politiciens les plus en vue du pays dans l’une des campagnes de désinformation les plus ambitieuses que nous ayons vues.
Il y a deux raisons pour lesquelles l’histoire des Clinton n’est pas plus importante dans la conscience publique. La première est qu’admettre l’énormité de ce qui s’est passé nécessiterait des aveux de la part du FBI, de la CIA et, comme le montre la vidéo accablante de Matt Orfalea ci-dessus, de pratiquement tous les grands médias américains.
Plus important encore, il n’y a pas de terme pour l’infraction commise par les démocrates en 2016, bien qu’elle soit similaire au Watergate. Au lieu d’un « cambriolage de troisième ordre » et d’un mouchard, les démocrates ont envoyé des recherches de pacotille au FBI, qui a ensuite menti à la cour secrète de la FISA (Loi sur la Surveillance du renseignement étranger, NdT) et obtenu un pouvoir de surveillance « légal » sur l’ancien collaborateur de Trump Carter Page (ce qui a ouvert les portes à des perquisitions sur toutes les personnes liées à Page). Pire encore, au lieu d’un sabotage politique mesquin comme la « lettre canuck » de Donald Segretti (fausse lettre à la presse visant à empêcher la réelection d’un candidat en 1976, NdT), la campagne Clinton a créé et alimenté une campagne réussie de harcèlement officiel et de fraude médiatique qui a duré des années. Ils ont innové un tour extraordinaire, en utilisant les relations gouvernementales et la presse pour générer de véritables enquêtes criminelles et de contre-espionnage sur des ennemis politiques, le tout basé sur ce que nous savons maintenant être des absurdités générées par eux-mêmes.
Les Clinton, et surtout Hillary, ont été accusés sans fondement de toutes sortes de choses dans le passé, le meurtre de Vince Foster n’étant qu’un exemple. La « vaste conspiration de droite » a connu un tel succès que les Clinton ont fini par s’aligner sur son architecte en chef, David Brock, et par l’aider à le financer, avant le cycle de 2016. Avec Perkins Coie et l’agence de recherche Fusion-GPS, dirigée par l’ancien journaliste du Wall Street Journal et actuel marchand de scandales sordides et admirateur de lui-même Glenn Simpson, ils ont conçu trois longues années de titres bidons sur la « collusion ». Peu importe ce que des journaux comme le Washington Post essaient de faire valoir cette semaine, c’était un énorme scandale.
Le monde est en grande partie passé à autre chose, puisque le Russiagate était il y a trente ou quarante « infos du moment », mais la poursuite publique de la théorie de la collusion a été une préoccupation quotidienne des médias nationaux pendant des années. Une partie substantielle de la population a cru aux accusations et s’attendait à ce que l’histoire se termine avec Donald Trump en prison ou au moins inculpé, défilant pendant mille jours d’affilée dans l’attente désespérée de la justice promise. Trump a été renvoyé de Twitter pour incitation, mais Twitter a également une politique contre la désinformation. Elle comprend une interdiction des médias « trompeurs » qui sont « susceptibles d’entraîner une confusion généralisée sur les questions publiques. »
Je ne suis pas un fan de l’expulsion des gens de Twitter, mais comment le fait de lancer sciemment des milliers de fausses nouvelles sur une période de plusieurs années, conduisant des millions de personnes à croire des mensonges et à attendre des nouvelles qui ne sont jamais arrivées, ne peut pas être qualifié de cause de « confusion généralisée sur des questions publiques » ?
Remontons le temps jusqu’aux premiers mois de 2017, lorsque le « Russiagate » est devenu le sujet d’actualité dominant dans le monde. La panique totale est arrivée sur les ailes d’une série d’événements blockbuster. L’un d’eux a été la publication d’une évaluation du renseignement par le bureau du directeur du renseignement national James Clapper le 6 janvier 2017, qui a conclu que la Russie avait ordonné une « campagne d’influence » avec une « préférence claire » pour Trump. Quelques jours plus tard, CNN a fait état d’une fuite qui a fait l’effet d’une bombe absolue, concernant quatre chefs du renseignement – Clapper, John Brennan, chef de la CIA, James Comey, chef du FBI, et Mike Rogers, de la NSA – qui auraient présenté au président élu Trump des « allégations d’efforts russes pour le compromettre ».
Instantanément, une grande partie de l’Amérique a été prise d’une fièvre de spéculation sur la possibilité, soudainement plausible, que le futur président soit un véritable « candidat mandchou » sous le contrôle de la Russie. Cette phrase sera utilisée par le Washington Post, le New York Times, Vanity Fair, Salon, Daily News et d’innombrables autres :
L’impact sur la population de ces histoires et d’autres a été impressionnant, définissant la présidence Trump avant même qu’elle ne commence. Un sondage Economist/YouGov datant de fin décembre 2016, c’est-à-dire avant même que le Russiagate n’atteigne son point d’ébullition, a montré qu’un pourcentage étonnant de 50 % des électeurs de Clinton pensaient que la Russie avait « trafiqué le décompte des voix« . C’est l’une des nombreuses informations intéressantes que l’on ne peut découvrir que sur la WayBack Machine (WIKI) maintenant.
Les Américains ont vu le Russiagate comme une histoire à deux niveaux. Le premier niveau était l’idée que la Russie avait « piraté l’élection » en divulguant des courriels du parti démocrate et en achetant des publicités sur Facebook. Cette affirmation reste plus ou moins incontestée, même si elle ne devrait probablement pas l’être, étant donné que de nombreux éléments de preuve clés semblent désormais douteux, au mieux, depuis les conclusions suspectes Crowdstrike, la société qui a mené un audit sur le piratage du DNC (Comété National Démocrate) jusqu’à la fiabilité douteuse d’une source humaine en Russie qui pourrait avoir conduit Brennan à conclure, malgré les objections d’autres analystes, que l' »ingérence » russe a été faite au nom de Trump. Cependant, c’est un sujet pour une autre fois.
Le deuxième niveau était l’idée que Trump avait aidé la Russie à « pirater les élections« , comme le New York Times l’avait déclaré sans équivoque à l’époque. Nous savons maintenant que les premières accusations publiques de « collusion » de Trump provenaient plus ou moins entièrement de la campagne Clinton, sur la base d’informations non seulement peu fiables, mais aussi frauduleuses.
Ces informations ont été diffusées au public principalement par le biais de deux flux de désinformation. Le premier était le dossier généré par l’ancien espion Christopher Steele, pour le compte de la société Fusion-GPS de Simpson.
La campagne publique a commencé par un rapport de Yahoo !, basé sur les rapports de Steele, décrivant Carter Page comme un « possible back channel » (canal de retour) négociant des « liens significatifs et inquiétants » entre Trump et le Kremlin. Plus tard, il y a eu l’évaluation des services de renseignement susmentionnée, qui contenait une annexe classifiée faisant référence aux affirmations de Steele selon lesquelles la Russie disposait « d’informations compromettantes » sur Trump. Ces affirmations secrètes de Steele, qui auraient pu être explosives, ont été évoquées dans un article de Mother Jones du 31 octobre 2016 qui n’a pas eu un grand retentissement. Elles ont finalement été révélées en technicolor grâce à l’article de CNN qui a fait l’effet d’une bombe au début du mois de janvier 2017, sous la plume de Carl Bernstein, la légende du Watergate, à propos des quatre chefs du renseignement qui ont remis les documents de Steele à Trump.
Ce reportage de CNN, qui annonçait à l’Amérique, par le biais de sources anonymes, qu’il y avait eu un « échange continu d’informations » entre « des substituts de Trump et des intermédiaires du gouvernement russe », a rapidement conduit Buzzfeed à publier toute l' »enchilada » Steele. Une fois publiés, les rapports Steele ont entraîné les journalistes dans une course folle pendant des années, leur inspirant des chasses à l’homme prolongées, de la vidéo de la Golden shower aux preuves de la rencontre de Michael Cohen, l’avocat de Trump, avec des hackers russes à Prague.
La deuxième source des premières allégations de collusion était l’histoire absurde de l’Alfa Bank. Ce drame est presque trop bête pour être résumé, mais l’essentiel est que l’avocat de Clinton, M. Sussmann, a travaillé avec des universitaires qui avaient indûment accédé à des données non publiques provenant d’un contrat fédéral afin de monter un dossier selon lequel un « serveur Trump » communiquait avec une banque russe, dans ce que le New York Times a décrit plus tard comme un « mystérieux canal de retour informatique ». Le problème, c’est que ce n’était que de la foutaise. Selon l’acte d’accusation de Sussmann, les détectives du net s’inquiétaient de « ne pas pouvoir faire d’affirmations qui passeraient l’examen du public », l’un d’eux se plaignant : « La seule chose qui nous motive à ce stade est que nous n’aimons pas [Trump]… Les amis, j’ai peur que nous ayons une vision étroite. Est-il temps de se regrouper ? »
Pas de chance : au lieu de se regrouper, la campagne a audacieusement soumis ces absurdités au FBI, ainsi qu’un livre blanc de Fusion-GPS, avant de divulguer cette ânerie aux médias avec, nous l’apprenons maintenant, l’approbation explicite d’Hillary Rodham Clinton.
L’idée que Trump communiquait de manière super secrète avec une banque russe par le biais de bips et de bops impénétrables était si stupide que de nombreux médias anti-Trump normalement fiables, dont le Times et quelques rédacteurs du Washington Post, ont été incapables de trouver un moyen de prendre ces affirmations au sérieux.
Cependant, comme le montre la vidéo ci-dessus, de nombreux gros poissons des médias ont quand même mordu à cet hameçon des plus ridicules. Rachel Maddow, fidèle à son habitude durant cette période, a été la plus extravagante des contrevenantes, faisant une déclaration révélatrice par inadvertance à propos de l’histoire d’Alfa selon laquelle « cela pourrait être le chaînon manquant » prouvant la collusion, le « Saint Graal » de la preuve tant recherché. On la voit également dire à l’écrivain Dexter Filkins du New Yorker, l’une des principales marques de presse (avec Franklin Foer de Slate) à qui la campagne a fait confiance pour être assez stupide pour publier cette histoire absurde, « Nous sommes bénis en tant que pays d’avoir des journalistes aussi talentueux que vous et Franklin Foer qui écrivent à ce sujet ».
Stephanie Ruhle de MSNBC était encore plus dérangée, déclarant que le « serveur d’Alfa a été trouvé dans la Trump Tower »… de grâce!, comme si un serveur russe avait été littéralement découvert dans la chambre de Trump. La porte-parole de l’État profond, Natasha Bertrand, s’esclaffe : « Quelle autre preuve vous faut-il ? » On voit aussi Evelyn Farkas, qui a été secrétaire adjointe adjointe pour la Russie, l’Ukraine et l’Eurasie sous Barack Obama, marmonner : « J’ai l’impression qu’il y a beaucoup d’arguments ici. » Elle ne fait pas allusion à ses yeux de marbre, non focalisés, mais à l’idée que ces « arguments » pourraient un jour constituer des preuves. Farkas se souvient qu’une fois, elle est allée sur MSNBC et a insisté sur le fait qu’elle avait des preuves de première main de la collusion Trumpienne – « Je savais qu’il y avait plus » – pour ensuite admettre sous serment devant le congrès, « Je ne savais rien ».
Même l’autre légende du reportage sur le Watergate, Bob Woodward, a déclaré sur MSNBC en octobre 2018 à propos d’un article de Filkins : » Il s’agit d’une couverture progressive vraiment importante…. Je veux dire que cet article [du New Yorker] est très significatif « , ajoutant : » Il faut juste le marteler et si nous arrêtons de le marteler, nous n’arriverons pas à la grande réponse. «
Tant les histoires d’Alfa que toutes les histoires clés de Steele ont ensuite été démolies par des enquêtes officielles. L’effondrement a commencé avec les conclusions laconiques de Robert Mueller, l’ancien sujet de la bougie votive. Dans son rapport tant attendu (« Cohen ne s’est jamais rendu à Prague »), le vieux monsieur au visage flasque a mis l’accent sur l’histoire de Prague. Il a également expliqué en détail comment Petr Aven, chef de l’Alfa Bank, a été chargé par Poutine, fin 2016, de trouver des moyens « d’entrer en contact avec la future administration Trump ». Mueller a montré comment Aven a totalement échoué dans cette tâche, rabroué par Dmitri Simes par le biais d’un homme d’affaires nommé Richard Burt. Mueller a écrit que le pauvre Aven devait retourner en Russie et raconter personnellement à Poutine son « manque de succès » dans l’établissement de « relations avec l’administration Trump. »
Tout cet échec est survenu pendant la période où, selon Perkins Coie et Slate, Trump et Alfa étaient censés conspirer à travers des bips informatiques diaboliques, comme les membres du culte Heaven’s Gate. Maddow a d’ailleurs complètement tort lorsqu’elle dit que Mueller n’a pas abordé l’histoire d’Alfa. Tout ce qui précède a parlé directement de cette question.
Plus tard, lors de son témoignage catastrophique au Congrès, Mueller n’a pas répondu de la manière attendue par les fans lorsqu’il a été interrogé par le républicain Will Hurd sur l’affirmation de Slate selon laquelle la connexion Trump-Alfa était « apparentée à ce que font les syndicats criminels. » Comme nous le voyons dans la vidéo d’Orf ci-dessus, un Mueller à l’air déconcerté a répondu : « Ma conviction à ce stade, ce n’est pas vrai. »
La véritable fin est venue avec la publication d’un rapport exhaustif de 2019 de l’inspecteur général de la justice Michael Horowitz sur les demandes FISA concernant Page. Ce document cinglant a tout d’abord rejeté catégoriquement l’histoire d’Alfa, affirmant que la connexion Trump-Alfa avait été étudiée par le FBI, qui, en février 2017, avait conclu « qu’il n’y avait pas de tels liens. » Cela signifie que les hauts responsables du FBI ont laissé des gens comme Bob Woodward divaguer sur cette théorie de conspiration débile pendant plus d’un an après avoir su qu’elle était absurde.
Une fois qu’Horowitz a eu terminé, aucun des gros titres de Steele – ni la vidéo de la golden shower (dont il a été révélé qu’elle provenait de sources parlant « en plaisantant » autour de « bières »), ni Cohen-à-Prague, ni la « conspiration bien élaborée » de cinq ans, ni la participation géante dans Rosneft offerte comme pot-de-vin pour l’abandon des sanctions, ni le réseau d’espions russes basé aux États-Unis et payé via un consulat inexistant à Miami, ni aucune des autres accusations absurdes de collusion – n’avait plus de viande sur l’os.
Les révélations d’Horowitz auraient dû mettre fin à la carrière d’au moins une douzaine de journalistes de premier plan, inspirer des démissions massives au sein du FBI, et laisser la campagne Clinton face à une avalanche de questions et de sanctions officielles. Bien que peu de ces choses se soient produites, le rapport a effectivement tué le Russiagate en tant que phénomène médiatique quotidien, même parmi ceux « qui veulent que Donald Trump disparaisse », comme l’a dit Dean Baquet, rédacteur en chef du Times.
La nouvelle révélation de Mook au sujet d’Alfa, à savoir que « j’en ai discuté avec Hillary » et « qu’elle était d’accord », est significative car elle montre que la candidate était directement impliquée dans la tromperie. Cette connaissance rend les déclarations publiques de la campagne sur les histoires de collusion de cette période précoce bien pires, et elles étaient déjà mauvaises.
La première fois que la campagne Clinton a raconté à la presse des histoires sur Steele et ses documents, via l’article de Yahoo ! de septembre 2016 sur Page comme « canal de retour » vers le Kremlin, le camp Clinton a publié une déclaration faisant semblant d’être choqué, choqué par les nouvelles.
Ils ont écrit (c’est moi qui souligne) : « Cela fait froid dans le dos d’apprendre que les responsables du renseignement américain mènent une enquête sur des rencontres présumées entre le conseiller en politique étrangère de Trump, Carter Page, et des membres du cercle intime de Poutine alors qu’il se trouvait à Moscou. » Le communiqué était accompagné d’une grande photo souriante d’Hillary :
Le visage qui a lancé un millier de mensonges
Hillary pour l’Amérique Déclaration sur le rapport sur les liens effrayants de l’aide de Trump au Kremlin
23 septembre 2016Vendredi, le porte-parole national principal de la FHC, Glen Caplin, a publié la déclaration suivante en réponse au nouveau rapport qui fait l’effet d’une bombe et selon lequel le conseiller en politique étrangère de Trump fait l’objet d’une enquête pour des rencontres présumées avec de hauts responsables russes :
« Cela fait froid dans le dos d’apprendre que les responsables du renseignement américain mènent une enquête sur des rencontres présumées entre le conseiller en politique étrangère de Trump, Carter Page, et des des membres du cercle intime de Poutine lors de son séjour à Moscou. On peut se demander pourquoi il
Avec Alfa, environ un mois plus tard, la campagne a fait la même chose, publiant une déclaration sous la forme d’un tweet de l’actuel conseiller à la sécurité nationale de Biden, Jake Sullivan. Ce gros mensonge sur Twitter annonçait notamment : « Cela pourrait être le lien le plus direct à ce jour entre Donald Trump et Moscou » :
Lorsque le rapport Horowitz est sorti des années plus tard, les médias amis des démocrates ont rapporté avec extase la conclusion que l’enquête officielle du FBI » Crossfire Hurricane » lancée à l’été 2016 n’avait pas été basée sur Steele. Le bureau, selon Horowitz, avait un « but autorisé » pour ouvrir une enquête, basée sur une histoire alambiquée impliquant un ancien aide de Trump, George Papadopoulos, qui aurait parlé à un diplomate australien nommé Alexander Downer « d’infos compromettantes » que les Russes avaient sur Clinton (Papadopoulos n’a jamais réellement parlé à des Russes, mais de tels détails étaient considérés comme mineurs à l’époque). Papadopoulos, et non Steele, a été présenté par des journaux comme le Times comme le « catalyseur » de l’enquête Trump-Russie.
C’est techniquement vrai. Cependant, nous savons, grâce au témoignage ultérieur du directeur adjoint du FBI Andrew McCabe, que le Bureau savait dès août 2016 – soit environ un mois après l’ouverture de l’enquête – que Papadopoulos était une impasse. Il a déclaré au député républicain Trey Gowdy que c’était la raison pour laquelle le Bureau s’était concentré à l’époque sur Carter Page, car les preuves « n’indiquaient pas particulièrement » que Papadopoulos « interagissait avec les Russes. » De plus, Horowitz nous a appris que, malgré ce que les démocrates et la presse avaient prétendu, les documents de Steele ont joué un « rôle central et essentiel » pour permettre au FBI de demander l’autorisation de la FISA pour Page en septembre 2016. Sans les rapports bidons de Clinton, l’enquête Trump-Russie n’aurait peut-être jamais dépassé septembre 2016.
Les irréductibles du Russiagate vont agiter leurs mains ici et pointer du doigt le rapport de la commission sénatoriale du renseignement de 2020 qui a conclu à une collusion basée sur l’idée que l’ancien directeur de campagne de Trump, Paul Manafort, a donné des « données de sondage internes sensibles » à son ancien adjoint Konstantin Kilimnik, dont le rapport dit carrément qu’il « est un officier du renseignement russe ». La commission sénatoriale n’a pas pu dire quelles étaient ses preuves contre Kilimnik, ni ce qu’il aurait fait avec ces données de sondage, ni pourquoi. Ils ont dit qu’ils ont obtenu « certaines informations » selon lesquelles Kilimnik « pourrait avoir » été lié « à l’opération de piratage et de fuite du GRU visant l’élection américaine de 2016 », bien que la partie du rapport expliquant cette remarquable supposition soit expurgée.
Je soutiendrais tout ce qui précède – ce rapport du Sénat est une blague à de multiples niveaux – mais ce n’est pas pertinent. Kilimnik n’est pas vraiment apparu dans les théories de collusion populaires avant début 2018, bien plus d’un an après le début de la folie du Russiagate. Le train de la collusion dans la première période cruciale de fin 2016 à fin 2017 a été conduit par des fantômes de nouvelles inventés par Clinton, à une époque où le public ne savait pas encore que la campagne Clinton avait financé les rapports Steele.
Clinton et sa campagne ont systématiquement menti tout au long du processus, tant sur la « collusion » que sur leur implication dans la diffusion de théories populaires à ce sujet. C’est un fait avéré. Le Comité National Démocrate et la campagne Clinton ont récemment accepté de payer une amende de 113 000 dollars à la Commission électorale fédérale pour avoir dissimulé leur rôle dans la production des recherches de Steele, un rôle que sa campagne n’a d’ailleurs jamais admis et qui n’a été révélé que grâce aux efforts acharnés de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, près d’un an après l’élection de 2016.
L’ex-avocat de Clinton, Sussmann, est maintenant accusé d’avoir soumis au FBI les recherches sur la « vision en tunnel » concernant la stupide histoire Trump-Alfa, sans révéler le lien (certes évident) entre ces recherches et sa campagne. Pire encore, elle et l’actuel conseiller à la sécurité nationale Sullivan ont tous deux tweeté – tweeté ! – une affirmation selon laquelle cette même histoire représentait « le lien le plus direct à ce jour » entre Trump et le Kremlin. Ce n’est pas seulement de la désinformation, c’est le type le plus sophistiqué de désinformation, une histoire intentionnellement fausse diffusée avec un imprimatur officiel.
Malgré toutes les jérémiades de Nina Jankowicz, ou « Goebels pandant une nanoseconde », qui fait partie du « Conseil de gouvernance de la désinformation » du Département de la Sécurité Nationale, aujourd’hui suspendu, la désinformation est un réel danger à l’ère d’Internet. La variété la plus dangereuse, cependant, ne provient pas d’utilisateurs aléatoires dans des chats pornographiques, mais du type exposé par la campagne Clinton. Il n’y a tout simplement aucune défense contre les fausses nouvelles générées par des particuliers, commandées par des politiciens de premier plan qui les remettent à leur tour à la presse grand public, qui les publie ensuite avec les encouragements officieux d’agences comme le FBI.
Surtout si les journalistes décident en masse d’agir comme des assistants politiques au lieu de faire leur travail et de remettre en question ces histoires, le public est vraiment impuissant pour arrêter de telles tromperies. Les premières années du Russiagate, qui s’éloignent rapidement, le prouvent, tout comme la décision collective ridiculement évidente de toutes les grandes chaînes de ne pas couvrir le témoignage de Mook, qui a entraîné Clinton dans ce pétrin.
Il est inadmissible que Jake Sullivan ait été autorisé à rester en poste étant donné son rôle démontré dans la perpétration de cette fraude publique, et bien que je n’aime jamais dire qu’un collègue devrait perdre son emploi, toute personne dans les médias qui a imprimé cette concoction politique transparente est soit trop stupide, soit trop malhonnête pour travailler dans le journalisme.
Hillary Clinton a été faussement accusée à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Cette fois, elle est coupable. Ce n’est pas la faute de la société s’il n’y a pas de nom légal pour le délit qu’elle et sa campagne ont commis. C’était grave, et il devrait y avoir de graves conséquences.