La Paix aux 7 Chemins

Extrait de l’Evangile de Paix des Esséniens (Livre 4)

La paix aux sept chemins des Esséniens était la somme suprême de leur enseignement ésotérique. Leur arbre de vie et leurs communions enseignaient à l’homme son rapport avec les quatorze forces des mondes visibles et invisibles. La Paix au Sept Chemins lui expliquait sa relation avec lui-même et avec ses prochains, et lui montrait comment créer la paix et l’harmonie dans les sept catégories de la vie. L’harmonie pour les Esséniens signifiait la Paix, avant tout. Ils considéraient que la vie humaine pouvait être divisée en sept compartiments : compartiment physique, compartiment mental, compartiment émotionnel, compartiment social, compartiment culturel, compartiment du rapport avec la nature et compartiment du rapport avec le cosmos entier. L’homme, dans leur conception, est doté de trois corps fonctionnant dans chacun de ces départements : un corps agissant, un corps sensible et un corps pensant. Le pouvoir le plus important du corps pensant est la sagesse. Le pouvoir le plus important du corps sensible est l’amour. La fonction du corps agissant est de traduire la sagesse du corps pensant et l’amour du corps sensible, en action s’inscrivant dans les univers sociaux et culturels de chaque individu, et aussi, de permettre à cet individu d’utiliser les forces terrestres et célestes. La Paix aux Sept Chemins explique l’utilisation de ces puissances et de ces forces avec la plus grande clarté. Chaque jour, à midi, on consacrait une Contemplation de Paix ; et chaque Sabbat était collectivement consacré à la paix unique, au cycle complet couvrant toutes les phases de la vie de l’homme accomplies pendant une période de sept semaines.

I – LA PAIX AVEC LE CORPS

Le mot employé par les Esséniens pour désigner le corps physique, en araméen et en hébreu, signifiait la fonction du corps, le fait d’agir et de se déplacer. Cela constituait une différence notable par rapport à d’autres systèmes de représentation. Les Grecs par exemple, exaltaient le corps pour ses qualités esthétiques, ses proportions et sa beauté, et ne lui attribuaient pas de valeur plus profonde. Les Romains ne voyaient dans le corps qu’un instrument de force et de puissance pour la conquête des nations, un support pour aller planter l’aigle de Rome dans le sol de terres lointaines. Les chrétiens médiévaux dédaignaient le corps, le considérant comme la source de tous les problèmes rencontrés par l’homme, comme une barrière entre l’homme et Dieu. Les Esséniens avaient une compréhension beaucoup plus profonde. Ils savaient que le corps agissant, un corps en évolution depuis des centaines de milliers d’années, contenait toutes les lois de la vie et du cosmos; et qu’il renfermait les clés de l’univers tout entier. Ils examinaient le rôle du corps par rapport au rôle global de l’homme dans l’univers, et l’idée qu’ils s’étaient forgés de ce rôle était largement plus grandiose que celles qu’on peut retrouver dans les autres systèmes de représentation du monde. Ils considéraient que l’homme avait trois rôles : en premier lieu, un rôle d’évolution individuelle ; en deuxième lieu, une fonction au regard de la planète sur laquelle il vit ; et en troisième lieu, un objectif en tant qu’unité du cosmos. Le corps agissant a son rôle à jouer dans chacun de ces trois rôles. C’est un produit divin, créé par la loi pour un dessein du Créateur, nullement subordonné à quelque autre instrument de l’homme, ni à rien de ce qui est présent dans l’univers. C’est un contenant dans l’expectative, dans l’expectative que l’homme fasse un usage conscient de ses énergies terrestres et spirituelles. Les Esséniens savaient que l’homme n’est pas un être isolé dans l’univers, mais qu’il est au contraire un être parmi d’autres êtres présents sur la terre et sur d’autres planètes, et que tous ces êtres ont des corps agissants qui évoluent exactement comme celui de l’homme. Tous ces corps agissants sont donc reliés entre eux et interagissent les uns sur les autres. La santé corporelle et la vitalité de chaque individu est par conséquent primordiales à la fois pour lui-même et pour tous les autres êtres sur la Terre et sur toutes les autres planètes. Les pratiques quotidiennes des Esséniens dérivaient de cette conception dynamique et multiforme du corps agissant en tant que partie intégrale de l’univers tout entier. Leur santé et leur vitalité extraordinaires étaient un résultat de cette conception. Ceux qui rejoignaient leurs Fraternités recevaient un entraînement spécifique destiné à perfectionner leur corps agissant dans chacun de ces trois rôles, et ils apprenaient à l’adapter aux champs de forces en constant changement dans lequel ils vivaient et agissaient. On leur enseignait les effets qu’ont sur l’organisme les différentes nourritures et les différentes forces naturelles de la terre, du soleil, de l’air et de l’eau. On leur demandait de suivre certains rituels utilisant ces forces, par exemple à démarrer chaque journée par une ablution d’eau froide et d’exposer leur corps, une fois par jour, aux rayons solaires. C’est à travers des expériences pratiques qu’ils apprenaient le pouvoir revitalisant de travailler dans les champs, les vergers et les jardins. On leur enseignait que les maladies étaient causées par des déviations par rapport à la loi; ils apprenaient à soigner les maladies résultant de ces déviations. On leur enseignait les qualités et les puissances curatives des différentes herbes et des différentes plantes ; ils apprenaient l’héliothérapie et l’hydrothérapie, et le régime approprié pour chaque mal. On leur enseignait à respirer correctement ; ils apprenaient le pouvoir de la pensée sur le corps agissant. Ils apprenaient la valeur matérielle et spirituelle de la modération en toute chose et que le jeûne est une technique qui permet de régénérer le corps et de développer la volonté et, de cette manière, augmenter la puissance spirituelle. Ces pratiques apportaient la paix et l’harmonie au corps agissant. Mais jamais on y accordait une importance plus grande que la normale. La considération et le soin qu’ils lui apportaient n’étaient destinés qu’à maintenir le corps agissant en bonne santé, comme un instrument par lequel il serait capable de mettre en œuvre des actes de sagesse et d’amour pour leur prochain. De cette manière, le corps agissant participait à l’évolution de l’individu, de la planète et du cosmos, permettant de ce fait à l’individu de devenir un co-créateur, au côté de la loi et de Dieu. Voilà quelle était la première paix pratiquée par les Esséniens, la paix avec le corps.

II – LA PAIX AVEC L’ESPRIT

La quintessence de l’enseignement de la Paix aux Sept Chemins était la Paix avec l’Esprit; l’esprit dans la terminologie essénienne, étant le créateur de la pensée. Les Esséniens considéraient la pensée comme une force supérieure, plus puissante que la force du sentiment ou de l’action, parce qu’à l’origine de ces deux dernières. La totalité des pensées d’un individu était appelée son corps pensant. La totalité des pensées contenues dans les centaines de millions de corps pensants présents à la surface de la terre forme le corps pensant planétaire; et la totalité de toutes les pensées supérieures présentes dans l’univers forme le corps pensant cosmique, autrement dit un océan cosmique de pensée. Les Esséniens considéraient que le corps pensant d’un individu, comme son corps agissant, possède trois fonctions, une fonction individuelle, une fonction planétaire et une fonction cosmique. Sa fonction individuelle est d’utiliser la puissance de la pensée afin de guider et de diriger les courants de pensées dans le corps sensible de l’individu, et de guider et de diriger les actions du corps agissant de l’individu. Le corps pensant est capable d’exercer cette fonction parce qu’il compénètre et passe à travers le corps sensible et le corps agissant. La fonction planétaire est d’élaborer des pensées nobles et supérieures pour le compte du corps pensant planétaire. Les pensées d’un individu forment un champ de force autour de lui, comparable au champ magnétique qui s’étend autour d’un pôle magnétique. Prises dans un mouvement centrifuge constant, les pensées de l’individu sont éjectées vers l’extérieur du champ magnétique, et à l’inverse, l’individu reçoit des courants de pensée en provenance du corps pensant planétaire, auquel il participe. Chaque individu vit, se déplace, pense, sent et agit de cette manière dans cet environnement planétaire de pensées, auquel il contribue lui-même constamment. Il est responsable de toutes les pensées qu’il émet. La troisième fonction du corps pensant, sa fonction cosmique, n’est pas aisée à accomplir. L’océan cosmique de la pensée, duquel l’atmosphère planétaire de pensée qui entoure la Terre n’est qu’une partie infinitésimale, se compose de toutes les pensées qui se sont élevées assez haut pour se libérer des forces planétaires les rattachant à leur planète particulière. Seuls ces courants de pensée, les plus élevés, ceux qui ont surmonté l’attraction universelle planétaire de leur atmosphère planétaire, alimentent l’océan cosmique infini de la pensée. L’océan cosmique de la pensée représente la perfection de  la loi, l’omnipotence de la loi et l’omniprésence de la loi. Il a toujours existé et il existera toujours. Il est plus ancien que n’importe laquelle des autres planètes du système solaire lui-même, ou que les systèmes galactiques ou ultra galactiques. Eternelle et infini, il dirige toutes les étapes de l’évolution cosmique et planétaire dans l’océan cosmique infini de la vie. La fonction cosmique des corps pensants de chaque individu est de créer des pensées tellement élevées qu’elles puissent se couler dans l’océan cosmique de la pensée. Les Esséniens considéraient que le corps pensant est le don le plus grand que le Créateur est fait à l’homme. Car c’est cela, et ce n’est que cela, qui  lui donne la capacité de prendre conscience de la Loi, de la comprendre, de travailler en harmonie avec elle, de percevoir ses manifestations dans tout ce qui l’entoure, en lui-même, dans chaque cellule et dans chaque molécule de son corps physique, dans tout ce qui est, et de prendre la mesure de son omniprésence et de son omnipotence. En prenant conscience de la Loi, en la comprenant, en agissant en harmonie avec elle, l’homme devient un co-créateur avec Dieu; il n’y a pas de valeur plus grande ou plus élevée dans l’univers. La pensée est donc le plus grand des trésors possédés par l’homme; c’est sa force la plus puissante et son titre de gloire; avec elle, l’homme détient la capacité et la liberté d’accomplir ce qu’il veut vraiment faire, de réaliser n’importe laquelle de ses aspirations qui soit en harmonie avec la Loi, et de vivre de ce fait dans la perfection éternelle, qui est la Loi. Si l’homme pense en harmonie avec la Loi, il est capable de remédier à tout ce qu’il a créé dans le passé », en harmonie là aussi; il peut recréer son corps pensant, son corps sensible et son corps agissant. Il peut guérir toutes les maladies de son corps physique et établir une harmonie complète dans son environnement et dans son monde. Mais si les courants de la pensée à l’intérieur du corps pensant ne sont pas en accord avec la Loi, rien d’autre ne pourra établir l’harmonie dans le monde de l’individu. Les Esséniens savaient que seule une petite minorité de l’humanité était capable de mettre à profit la grande capacité du corps pensant. Ils savaient que la majorité des hommes utilisent leur corps pensants tout à fait au petit bonheur la chance, et sont inconscients de ce que leurs pensées peuvent construire ou détruire. Une succession presque automatique de pensées, d’idées et de groupes d’idées traverse leurs esprits sans direction consciente. Pourtant, même de tels éléments de pensée, incontrôlés, peuvent créer des forces puissantes qui traversent le corps sensible et le corps agissant, peuvent pénétrer dans chaque atome et chaque cellule, faisant entrer chaque particule en vibration. Et ce sont ces vibrations qui sont à l’origine de radiations harmonieuses ou discordantes selon la nature de la pensée. Si l’homme ne se rend pas compte consciemment de la Loi, il en dévie sans le savoir car il entre dans le champ d’action de forces discordantes l’incitant à dévier de la loi. Ce sont ces déviations qui sont à l’origine de toutes les imperfections dans le monde de l’individu, de toutes les limitations et de toutes les négations qui affectent ses pensées, ses sentiments et son bien-être, dans son environnement, dans la société et à l’échelle de la planète entière. Chaque fois que l’homme crée ou accepte une pensée inférieure, il accepte qu’une force inférieure pénètre dans son monde. La force inférieure, en fonction de la puissance de la pensée, réagit sur le corps sensible. Cela provoque un déséquilibre émotif dans le corps sensible, qui agit à son tour sur le corps physique. Ce déséquilibre cause automatiquement d’autres déviations, d’autres déséquilibres, d’autres maladies dans le corps sensible et dans le corps agissant. Et ces discordances, ces maladies, créent une atmosphère discordante autour de l’individu qui affecte les corps pensants, sensibles, et agissants de tous les autres individus qui ne sont pas conscients de la Loi et qui ne savent pas se protéger contre toutes ces pensées inférieures crées par une simple déviation individuelle en pensée. Ainsi, chaque individu qui nourrit une pensée inférieure, limitante, négative ou discordante, est à l’origine d’une chaîne de déviation qui se répand dans toute la planète et dans l’ensemble des mondes planétaires, entraînant encore d’autres déviations, d’autres négations, d’autres limitations et d’autres discordances. Cette discordance est contagieuse, exactement comme toutes sortes de maladies sont contagieuses. Mais les grands maîtres Esséniens ont montrés comment stopper ces vagues de discordances, directement à leur source, avant la formulation de la première pensée discordante. Ils ont enseigné à l’homme à penser droitement, à ne jamais dévier de la Loi, à ne jamais recevoir ou accepter une pensée moins que parfaite. Ces grands maîtres ont également enseigné que l’homme est libre d’œuvrer dans le sens de la Loi s’il en éprouve le désir, et de créer toujours plus d’harmonie et de perfection dans son monde et dans le monde extérieur à lui-même. L’homme s’efforce continuellement de trouver des manières d’améliorer ses conditions de vie. Mais trop souvent, il le fait sans respecter la Loi. Il recherche la paix et l’harmonie par des moyens matériels, par l’évolution technique, par des systèmes économiques, sans savoir qu’il est impossible de remédier aux discordances qu’il a lui-même provoqué par des moyens matériels. L’océan de souffrance et de discordance que l’humanité a créé ne peut être détruit que si les hommes arrivent à mettre en œuvre la loi d’harmonie dans leurs corps pensants. Ce n’est par une coopération complète avec la Loi que la paix et l’harmonie peuvent régner sur la planète. Voila quel était l’enseignement des anciens Esséniens à propos de la Paix de l’Esprit.

III – LA PAIX AVEC LA FAMILLE

La troisième paix des Esséniens, la Paix avec la Famille, concerne l’harmonie dans le corps sensible, l’harmonie dans les émotions. Par le terme de « famille », les Esséniens désignaient les personnes appartenant au cercle proche de chaque individu, les gens avec lesquels chacun était en contact quotidiennement dans la vie courante et en pensée: sa famille, ses parents, ses amis et ses proches. Selon la tradition Essénienne, l’harmonie avec ces personnes dépend des corps sensibles. La fonction naturelle des corps sensibles est d’exprimer de l’amour. Les grands maîtres, Jésus, bouddha, Zoroastre, Moïse et les prophètes, ont martelé ce message à l’humanité. L’homme a reçu le commandement d’aimer son Créateur avec l’ensemble de ses corps pensant, sensible et agissant. La vie dans toutes ses sphères, dans tous ses aspects et dans toutes ses manifestations, est la démonstration de l’Amour Créateur. L’amour divin est une grande puissance cosmique, une fonction cosmique. C’est une loi qui s’applique à tous les corps de l’homme, mais tout particulièrement aux corps sensibles. Le corps sensible se compose de tous les courants de sentiments et d’émotions qu’un individu ressent et émet dans l’atmosphère qui l’environne. De même que les corps pensants de tous les individus présent à la surface de la planète créent une atmosphère pensante autour d’elle, de même l’ensemble des corps sensibles créent une atmosphère sensible planétaire, invisible et impondérable, mais avec une influence et un pouvoir énorme. Chaque sentiment créé ou chaque émotion créée par un individu se fond dans l’atmosphère sensible de la Terre, résonnant comme en une espèce de co-vibration avec tous les sentiments semblables présents dans l’atmosphère de la Terre. Si un sentiment inférieur est émis, son créateur est immédiatement rapporté à tous les sentiments inférieurs semblables existant dans les corps sensibles présents à la surface de la Terre. Il ouvre ainsi la porte à un flux de puissance destructive qui se précipite en lui et prend le contrôle de ses sentiments, et souvent de son esprit, amplifiant ses propres sentiments inférieurs, exactement comme un haut-parleur amplifie ou intensifie les sons. Cette force destructive affecte directement le corps physique de l’individu. Elle affecte le fonctionnement des glandes endocriniennes et du système glandulaire dans sa totalité. Elle produit des cellules malsaines qui réduisent la vitalité de l’organisme, raccourcissent la vie et sont causes de souffrances infinies. Il n’est donc pas étonnant que des désordres nerveux et autres maladies apparaissent en si grand nombre, malgré tous les hôpitaux, tous les sanatoriums, tous les organismes médicaux, tous les laboratoires qui existent et tous les progrès accomplis en matière d’hygiène et de médecine. C’est qu’à travers son corps sensible, l’homme est devenu un automate qui s’auto intoxique, soit qu’il dévie de la Loi, soit qu’il agisse en méconnaissant la Loi, en allant à contresens de la Loi au lieu d’aller dans le sens de la Loi. Les Esséniens savaient qu’il existe une grande discordance dans le corps sensible de presque tout le monde. C’est en étudiant le corps sensible des enfants  en bas âge et des hommes primitifs qu’ils ont appris pourquoi. Le corps sensible d’un bébé enregistre d’abord les manifestations de l’instinct primitif de l’enfant en bas âge, c’est-à-dire l’instinct de conservation. Cet instinct réveil trois émotions fondamentales: la crainte, la colère et l’amour. La crainte résulte d’un mouvement ou d’un bruit soudain; la colère est la conséquence d’une interférence avec la liberté du bébé; l’amour naît de la satisfaction de sa faim et de ses besoins. La crainte et la colère sont des sentiments inférieurs; le sentiment d’amour, bien que d’ordre supérieur, reste rudimentaire chez le bébé. Le corps sensible du bébé est comme un volcan qui cracherait des émotions, dont la majorité serait d’ordre inférieur. Son corps pensant n’a pas encore commencé à fonctionner. Le corps sensible de l’homme primitif est semblable à celui de l’enfant en bas âge. Ses émotions, qui sont également principalement réduites à l’instinct de conservation, constituent une force puissante qui domine complètement son corps pensant embryonnaire. Chez l’enfant comme chez l’homme primitif, le corps sensible se développe longtemps avant le corps pensant; la priorité est de protéger le corps physique contre les dangers de la nature et d’en garantir la survie. L’instinct de conservation est une loi de la nature. Agir conformément à cet instinct est en harmonie entière avec la Loi, et le restera jusqu’à ce que l’homme soit allé assez loin dans la mise à l’écart des dangers naturels, et ait pu développer en conséquence son pouvoir de réflexion et de raisonnement. Mais il reste que, en tant que moteur des actions, le sentiment a une histoire beaucoup plus longue que la pensée; en conséquence, le sentiment tend à continuer à dominer la pensée, même une fois que l’enfant a grandi, même une fois que l’homme primitif se civilise. Aujourd’hui encore, pour la masse de l’humanité, le corps sensible domine le corps pensant. Voici la cause de la première déviation de l’homme par rapport à la Loi. Par la puissance de la pensée, l’homme peut affronter chaque expérience de vie de manière plus adéquate que par la seule émotion irréfléchie. Mais le moteur des agissements de la plupart des gens se trouve bien plus dans des impulsions présentes au niveau du corps sensible que dans des pensées réfléchies. Il en résulte un terrible déséquilibre entre leurs corps. Comme les hommes civilisés adultes en sont à un stade d’évolution où ils ont effectivement acquis la capacité de penser, leurs agissements devraient être inspirés par la pensée. Or, ils permettent souvent que leurs agissements soient guidés par les émotions et les sentiments comme c’était le cas à l’époque de leur enfance. Ce faisant, ils placent leurs pouvoirs en situation de porte à faux et de discordance. Cela est à l’origine d’un état psychologique régressif qui pèse sur leur existence entière. Leurs agissements et leurs actions demeurent par conséquent caractérisés par un tropisme égocentrique et égoïste, comme les agissements d’un petit enfant ou ceux d’un homme primitif. Mais comme l’homme civilisé adulte n’est plus ni un sauvage ni un enfant, il dévie de la Loi s’il agit comme un petit enfant ou un homme primitif. Ses impulsions instinctives peuvent seulement participer de manière positive à l’évolution si elles sont contrôlées par les facultés intellectuelles. Il y a d’autres conséquences de cette déviation par rapport à la Loi. La nature a donné à l’homme la capacité de penser, afin qu’il ait la capacité de comprendre ses lois et de mettre sa vie en harmonie avec elles. L’homme peut accéder à un degré d’évolution plus élevé s’il guide sa vie par la pensée plutôt que par l’instinct. Par conséquent, s’il continue à laisser à son corps sensible la maîtrise de ses actions, il retarde non seulement sa propre évolution mais aussi celle de la planète toute entière. S’il ne fait aucun effort pour comprendre la Loi, si au contraire il la néglige, naturellement il aboutira à une situation de méconnaissance de cette Loi, et devra créer ses propres lois, de petites lois artificielles, caractérisées par un tropisme égocentrique et égoïste, et il en résultera en bout de compte une césure entre lui et le reste de la famille humaine, entre lui et la nature, et entre lui et la grande Loi, autrement dit, le Créateur. C’est dans le corps sensible que se réalise la première déviation de l’homme par rapport à la Loi, et c’est là le début d’une longue chaîne de déviations qui sont causes  de toutes les discordances et de toutes les souffrances de l’homme sur la Terre. Tous les grands maîtres de l’humanité, et ce, depuis des milliers d’années, ont averti l’homme des conséquences qu’il y aurait à laisser les corps sensibles dévier par rapport à la Loi. Bouddha en particulier a bien expliqué comment ces déviations aboutissaient à des souffrances, des souffrances pour l’individu et des souffrances pour toute l’humanité. Les Esséniens ont donc montré que le corps sensible pourrait être un instrument extrêmement efficace pour la production de santé, de vitalité et de bonheur, et qu’à condition de bien savoir faire fonctionner cet instrument pour exprimer de l’amour, l’homme à la capacité de créer le royaume du ciel en lui et autour de lui, et pour la famille humaine entière.Le concept Essénien de Paix de la Famille est une expression de la grande Loi; cette expression, c’est l’amour des hommes envers les autres hommes, ce qui est une loi révélée pour les petits enfants, mais aussi, une vérité souvent cachée aux esprits des hommes. 

IV – LA PAIX AVEC L’HUMANITE

La quatrième paix des Esséniens renvoyait à l’harmonie entre les groupes de personnes, à la paix sociale et économique. L’humanité n’a jamais connu la paix sociale, à aucun moment de l’histoire. L’homme a toujours exploité l’homme par des moyens économiques, l’homme a toujours opprimé l’homme par des moyens politiques, l’homme a toujours supprimé l’homme par des moyens militaires. Les Esséniens savaient que ces injustices étaient causées par des déviations par rapport à la Loi. Les déviations qui provoquent des discordances dans la vie personnelle de l’homme, dans ses corps agissant, pensant et sensible, sont aussi celles qui produisent la richesse et la pauvreté, les maîtres et les esclaves, la guerre sociale. Les Esséniens considéraient que la richesse et la pauvreté résultaient toutes les deux de déviations par rapport à la Loi. La richesse excessive, selon eux, reste concentrée dans les mains d’un petit nombre en raison même de l’exploitation de l’homme par l’homme, d’une manière ou d’une autre. Cela a toujours été à l’origine de la misère pour l’exterminateur comme pour l’exterminé. La majorité des hommes est en proie à des sentiments de haine et à des émotions destructives analogues. C’est justement cela qui aboutit à la formation d’un sentiment de crainte parmi les exploiteurs; ce qu’ils craignent, c’est la révolte, c’est la perte de leurs possessions et même, à l’extrême, de leurs vies. La pauvreté était tenue, exactement de la même manière, comme une déviation par rapport à la Loi. Si un homme était pauvre, ce devait être à cause d’attitudes négatives au moment de penser, de sentir et d’agir. Un homme pauvre était avant tout un homme ignorant de la Loi, un homme qui n’arrivait pas à régler son attitude sur la Loi. Les Esséniens avaient pourtant montré que le monde dispose de toutes choses en abondance, pour le bonheur et l’abondance de tous les hommes. La rareté et la surabondance sont tous les deux des états artificiels, des déviations par rapport à la Loi. Ils produisent le cercle vicieux de la crainte et de la révolte, une atmosphère permanente de discorde, qui affecte les corps pensant, sensible et agissant des riches comme des pauvres, en créant et en entretenant un état d’agitation, de guerre et de chaos. Telle a toujours été l’histoire des sociétés humaines. Les riches comme les pauvres souffrent des conséquences de leurs déviations. Les Esséniens savaient qu’il n’y avait pas d’échappatoire à ce cercle vicieux de l’oppression, de la haine et de la violence, des guerres et des révolutions, à moins de lutter contre l’ignorance des individus. Ils savaient qu’il faut longtemps à un individu pour changer ses idées et sa manière de penser, et pour apprendre à coopérer avec la Loi. C’est pourtant à chaque individu qu’il appartient d’opérer ce changement; personne d’autre ne peut le faire à sa place. Mais les Esséniens étaient aussi persuadés qu’il est possible de faire progresser l’intelligence de la Loi, par la vertu de l’enseignement et de l’exemple. Le mode de vie qu’ils proposaient en modèle était aussi éloigné de la pauvreté que de l’excessive richesse. Ils démontraient dans leur vie quotidienne que si un homme mène une vie conforme à la Loi, s’il cherche à comprendre la Loi et à coopérer de manière consciente avec elle, il ne connaîtra pas le manque. Il sera en position de maintenir une harmonie en toutes choses et dans chacun de ses actes, dans chacune de ses pensées, dans chacun de ses sentiments, et tous ses besoins seront satisfaits. La solution que les Esséniens proposaient pour garantir l’harmonie économique et sociale est valable pour toutes les époques de l’histoire, pour le présent aussi bien que pour le passé. Elle articulait quatre facteurs:

1. S’isoler des lieux de vie chaotiques choisis par la grande majorité des hommes, qui refusent d’obéir à la loi naturelle et cosmique.

2. Mettre en œuvre un système social pratique fondé sur la loi naturelle et cosmique.

3. Communiquer ces idées au monde extérieur par le biais de l’enseignement, et aussi en soignant et en aidant les autres en fonction de leur besoins.

4. Attirer dans les communautés Esséniennes d’autres individus qui se trouvent à un stade d’évolution suffisant pour vouloir coopérer avec la Loi.

Les Esséniens s’étaient retirés des villes et des villages où régnait la discorde. Ils avaient formés des communautés de frères aux bords des lacs et des rivières, où ils pouvaient vivre et œuvrer en obéissant à la Loi. Ils y avaient établi des système économiques et sociaux fondés intégralement sur la Loi. Il n’y avait ni riche ni pauvre dans leurs fraternités. Nul n’éprouvait la nécessité de posséder quelque chose qu’il ne possédait pas, et nul ne possédait en excès des choses dont il ne faisait pas usage. Ils considéraient les deux situations comme aussi nocives l’une que l’autre. Les Esséniens ont démontré à l’humanité que le pain quotidien de l’homme, sa nourriture et ses besoins matériels, peuvent être acquis sans excès d’effort à travers la connaissance de la Loi. Les règles et les règlements stricts étaient inutiles puisque tous vivaient conformément à la Loi. L’ordre, l’efficacité et la liberté individuelle coexistaient toutes ensemble. Les Esséniens étaient extrêmement pratiques et en même temps, extrêmement spirituels et extrêmement intellectuels. Ils ne faisaient pas de politique et n’adhéraient à aucune faction politique, car ils savaient que le désordre de la condition humaine ne pouvait être changé ni par des moyens politiques ni par des moyens militaires. Ils montraient par l’exemple, que l’exploitation et l’oppression des autres étaient complètement inutiles. Pour beaucoup d’historiens spécialisés en histoire économique et sociale, les Esséniens furent les premiers réformateurs sociaux du monde, au sens plein du mot. Leurs fraternités étaient partiellement communautaires. Chaque membre du groupe avait sa propre petite maison et un jardin assez grand pour y cultiver ce qu’il voulait. Mais il participait également aux activités communautaires chaque fois que sa participation était requise, par exemple pour mener le bétail aux champs, planter ou récolter les culture, par ailleurs généralement pratiquées  de manière extensive. Ils avaient une grande compétence en matière de techniques agricoles, et avaient rassemblé de vastes connaissances sur la vie des plantes, les caractéristiques des sols et les conditions climatiques. Dans des zones pratiquement désertiques, ils arrivaient à faire pousser une grande quantité de fruits et de légumes de la plus haute qualité, et de manière tellement abondante qu’ils dégageaient périodiquement un surplus qu’ils distribuaient aux nécessiteux. Leurs connaissances scientifiques étaient tellement étendues qu’ils pouvaient se permettre de faire tout cela en y consacrant un nombre relativement réduit d’heures par jour, ce qui leur laissait beaucoup de temps pour l’étude et pour leurs pratiques spirituelles. La nature était leur bible. Pour eux, le jardinage était une manière d’étude, une clé pour la compréhension de l’univers tout entier, une pratique qui recelait toutes ses lois, tout comme le corps agissant. Ils lisaient et étudiaient le grand livre de la nature durant toute leur vie, dans toutes leurs communautés, et cette nature était pour eux une source inépuisable de connaissance, aussi bien que d’harmonie et d’énergie. Quand ils bêchaient leurs jardins et alignaient leurs plantations, ils étaient en communion avec les choses qui poussent, avec les arbres, avec le soleil, avec le sol, avec la pluie. C’est de toutes ces forces qu’ils recevaient leur éducation, leur plaisir et leur divertissement. Une des raisons qui explique leur grand succès était leur attitude envers leur travail. Ils ne le considéraient pas comme travail en tant que tel mais comme un moyen d’étudier les forces et les lois de la nature. C’est en cela que leur système économique différait de tous les autres. Les légumes et les fruits qu’ils produisaient étaient des résultats fortuits de leurs activités; leur vraie récompense était la connaissance, l’harmonie et la vitalité qu’ils acquéraient dans le but d’enrichir leurs vies. Le jardinage était pour eux comme un rituel; un silence grand et impressionnant régnais tandis qu’ils oeuvraient, en harmonie avec la nature, créant de véritable royaumes du ciel à l’échelle de leurs fraternités. Leur organisation économique et sociale était seulement un élément de leur système de vie et d’enseignement. Ils la considéraient comme un moyen pour une fin, pas comme une fin en soi. Il y avait ainsi une unité et une harmonie dynamiques dans toutes leurs activités, dans toutes leurs pensées, dans tous leurs sentiments et dans toutes leurs actions. Tous donnaient librement de leur temps et de leur énergie sans regarder les contributions des autres. A travers cette harmonie acquise au sein de chaque individu, l’évolution individuelle progressait de manière constante. Les Esséniens savaient que faire changer les gens, autrement dit l’humanité dans son ensemble, était une tâche qui requérait de nombreuses générations, mais ils envoyèrent dans le monde des maîtres et des guérisseurs issus de leurs fraternités, dont les vies et les actions manifesteraient les vérités qu’ils professaient, et peu à peu, aboutiraient au progrès de la connaissance humaine et du désir de vivre en accord avec la Loi. La fraternité de la Mer Morte, durant des siècles, a ainsi envoyé dans le monde des maîtres tels que Saint Jean-Baptiste, Jean le Bien-aimé et le très grand maître essénien que fut Jésus. Ces maîtres allaient avertir les hommes, à  de très nombreuses reprises, des conséquences que pouvaient avoir les déviations de l’homme, en matière économique et sociale, par rapport à la Loi. Des prophètes, l’un après l’autre, furent envoyés pour avertir des dangers que faisaient encourir les injustices sociales qui existaient autrefois comme elles existent aujourd’hui. Et ces dangers ne menaçaient pas seulement les individus et les groupes coupables de telles déviations, ils menaçaient aussi tous ceux qui aidaient ou , d’une manière ou d’une autre, collaboraient avec les déviants. La masse des hommes n’a pas écouté ces avertissements, car ils n’étaient pas disposés à lutter pour faire progresser leur compréhension de la paix sociale et économique. Seuls les quelques individus les plus évolués reçurent le message. Quelques-uns d’entre eux furent choisis pour travailler dans les fraternités comme exemples de paix et d’harmonie dans tous les aspects de l’existence. Les Esséniens savaient qu’à travers l’effet cumulatif de l’exemple et de l’enseignement, la minorité des hommes qui seraient capables de comprendre et d’obéir à la Loi grandirait à travers les générations pour se convertir, finalement dans la majorité de l’humanité. C’est alors, et seulement alors, que l’humanité connaîtrait la quatrième paix des Esséniens, la Paix avec l’Humanité.

V – LA PAIX AVEC LA CULTURE

La Paix avec la Culture se rapporte à l’utilisation des chefs-d’œuvre de la sagesse de tous les âges, y compris de l’âge présent. Les Esséniens soutenaient que l’homme n’est capable de prendre la place qui lui revient dans l’univers que s’il absorbe le plus possible de connaissances relatives aux grands enseignements, c’est-à-dire les enseignements qui ont été dispensés par des maîtres de sagesse. Conformément à leurs traditions, ces chefs d’oeuvres représentaient un tiers de la somme totale des connaissances. Ils considéraient qu’il y avait trois voix d’accès à la vérité. La première est la voix de l’intuition, celle qu’ont suivie les mystiques et les prophètes. Une autre voix d’accès est celle de la nature, celle choisie par les scientifiques. La troisième est la voix de la culture, celles des chef-d’œuvres de la littérature et des arts. Les Esséniens conservaient dans leurs communautés un grand nombre de précieux manuscrits qu’ils étudiaient sans cesse, selon une méthode qui n’a rien à voir avec celles dont on trouve trace dans les autres écoles de pensée de l’antiquité. Cette méthode d’étude se fondait en effet sur les deux premières voix d’accès à la vérité: l’intuition et la nature. Par intuition, ils s’efforçaient d’appréhender l’intuition originale du maître et ainsi, d’élever leur propre degré de conscience. Par l’observation de la nature, dont les grands maîtres avaient tirés des comparaisons pour communiquer leurs connaissances intuitives aux masses, les Esséniens reliaient leurs propres intuitions aux enseignements des maîtres. C’est par cette comparaison continuelle entre la nature, leurs propres intuitions et les grands chefs-d’œuvre  de la culture que les Esséniens parvenaient à garantir leur propre évolution individuelle. Ils considéraient aussi qu’il était du devoir de tout homme de faire sienne la sagesse contenue dans ces chefs-d’œuvre, de sorte que l’expérience, la connaissance et la sagesse déjà accumulées par les générations précédentes puissent être réutilisées. Sans ces enseignements, le progrès et l’évolution de l’humanité seraient ralentis de beaucoup, puisque chaque génération aurait à repartir de zéro. En termes de culture universelle, à chaque génération l’homme ajoutait quelque chose de neuf à la planète et devenait de la sorte un créateur, un co-créateur avec Dieu. Ainsi, il remplissait sa fonction sur la planète en continuant le travail de la création. La culture universelle revêt une grande valeur pour l’humanité pour deux raisons. D’abord elle représente les idéaux les plus élevés que l’humanité se soit jamais fixé. En second lieux, elle représente une espèce de synthèse intégrale des connaissances que l’homme a pu rassembler sur les problèmes de la vie, et sur les solutions qu’on peut y apporter. Cette somme de connaissance a été créée par des individus hautement évolués, des maîtres qui avaient trouvé en eux la puissance nécessaire pour entrer en contact avec les sources universelles de la connaissance, de l’énergie et de l’harmonie qui existent dans l’océan cosmique de la pensée. On voudra pour preuve de ce contact le fait que les Esséniens étaient parvenus à guider les forces de la nature de manière consciente et selon des modalités que l’on qualifierait aujourd’hui de miracles. Ces manifestations de leur puissance attirèrent à leurs côtés un certain nombre de disciples qui étaient assez avancés dans leur propre évolution pour comprendre la signification profonde de l’enseignement des maîtres. Ces disciples ont essayé de préserver les vérités enseignées en recueillant les paroles de leurs maîtres. C’est là que se trouve l’origine de tous les grands chefs-d’œuvre de la littérature universelle. Les vérités contenues dans ces chefs-d’œuvre sont éternelles. Leur validité est établie une fois pour toutes. Elles proviennent de la source unique, inchangée, éternelle, de toute la connaissance. Les lois cosmiques et naturelles, la nature, la conscience intérieure de l’homme sont identiques aujourd’hui à ce qu’elles étaient il y a deux ou dix mille ans. De tels enseignements n’appartiennent pas à une école de pensée ou à une religion unique. Les Esséniens croyaient qu’il était du devoir de l’homme d’étudier tous les livres sacrés de l’humanité, toutes les grandes contributions à la culture, car ils savaient que tous enseignent la même sagesse sans âge et que les contradictions apparentes s’expliquent par le caractère univoque des commentaires rajoutés postérieurement. Le but de l’étude, pour eux, n’était pas de rajouter tel ou tel fait supplémentaire au stock de connaissances qu’un individu peut déjà posséder. Il s’agit de donner accès aux sources de la vérité universelle. Ils considéraient que, quand un homme lisait un grand livre sacré, les symboles des lettres et des mots eux-mêmes créaient dans le corps pensant de puissantes vibrations et de véritables courants de pensée. Ces vibrations et ces courants de pensée mettaient l’individu en contact avec le corps pensant du grand maître qui avait fait la découverte de telle ou telle vérité. Tout cela mettait à disposition de l’individu une source de connaissance, d’harmonie et d’action qui aurait été inaccessible autrement. Voila quelle est la grande valeur, la signification interne, de la cinquième paix des Esséniens. Ces grands chefs-d’œuvre sont apparus dans des périodes de l’histoire où l’humanité se trouvait plongée dans un grand chaos. Les constantes déviations de l’humanité par rapport à la Loi ont pu sembler aboutir par moments à la confusion et à la rupture, menacer ou provoquer complètement la désintégration de l’ordre, de la société et du mode de vie. C’est dans de telles périodes que sont apparus de grands maîtres, dont la première vertu était de montrer la voie à suivre à leurs peuples. Des maîtres tels que Zoroastre, Bouddha, Moïse, Jésus, ont ouvert de nouveaux horizons et apportés de nouveaux espoirs à l’humanité. Ils ont dispensés leurs enseignements sous deux formes. Le premier enseignement consistait en paraboles tirées de la nature, des images qui pouvaient être comprises par tout à chacun. Le deuxième enseignement, qui n’était dispensé qu’à une petite minorité de disciples évolués, était transmis directement de la conscience du maître à la conscience du disciple. Le premier enseignement était contenu dans les livres exotériques et les historiens s’en réfèrent comme aux traditions écrites. L’autre enseignement était dit « tradition non écrite », et correspondait à l’enseignement ésotérique consigné par les disciples pour eux-mêmes, non pour la masse du peuple. Mais même les disciples non pas toujours bien compris la sagesse des maîtres et ne l’ont pas toujours interprétée correctement. Très peu, vraiment très peu de livres contemporains recueillent les enseignements des maîtres de manière exacte. Des milliers de personnes écrivent des livres aujourd’hui et des milliers de milliers de livres sont édités tous les ans. Avec une telle production de pages, il est inévitable que la grande majorité de ces publications soit de qualité médiocre, même les meilleures de celles qui proclament de pseudo « profondes vérités ». En même temps, l’homme moderne consacre de moins en moins de temps à la lecture, et ce temps est surtout consacré à un matériel imprimé éphémère et généralement sans valeur, tandis que les chefs-d’œuvre accumulés au cours de l’histoire se remplissent de poussière sur les étagères des bibliothèques. Avant l’invention de l’imprimerie, seuls les manuscrits auxquels on reconnaissait une grande valeur intrinsèque étaient préservés. Seuls les livres extraordinaires étaient publiés. L’homme moyen ne savait ni lire ni écrire.  Les difficultés que l’on rencontrait alors pour acquérir des connaissances étaient énormes. Les déplacements vers les centres d’apprentissage comportaient de grands dangers, en raison de la situation politique instable dans la plupart des pays et du caractère primitif des conditions de transport. Les étudiants devaient effectuer de nombreuses années d’apprentissage avant d’être considérés comme dignes d’acquérir des connaissances, et ils devaient ensuite consacrer d’autres longues années à l’acquisition de ces connaissances. Les difficultés matérielles qu’il fallait vaincre pour publier un manuscrit étaient également très grandes. Du fait de ces obstacles, seules quelques œuvres, dues à de vrais génies, étaient mises à disposition des générations futures, et celles qui survivaient à cette espèce de sélection naturelle représentaient véritablement des échantillons d’une sagesse extrême. Les Esséniens soutenaient que la culture de l’humanité ainsi définie représentait le tiers de toute la sagesse disponible; ils considéraient qu’elle était nécessaire à l’évolution de l’homme. C’était la seule manière d’acquérir une intelligence intégrale des lois de la vie, par le contact avec l’océan cosmique de la pensée. Ce contact, à travers le corps pensant éternel de tel ou tel grand maître, constitue le but sacré et le privilège inestimable de la paix et de l’harmonie avec la culture.

VI – LA PAIX AVEC LE ROYAUME DE LA MERE TERRESTRE

La sixième paix enseigne l’harmonie avec les lois de la nature terrestre, autrement dit, le royaume de la Mère Terrestre. L’unité de l’homme et de la nature est le principe de base de la science Essénienne de la vie. L’homme est une partie intégrante de la nature. Il est gouverné par les lois et les forces de la nature. Sa santé, sa vitalité et son bien-être dépendent de son degré d’harmonie avec les forces de la terre; et le degré d’harmonie de chaque individu, de chaque nation et de l’ensemble de l’humanité sera toujours en rapport direct avec l’observation par les hommes des lois terrestres. L’histoire universelle prouve que c’est en suivant la grande loi de l’unité entre l’homme et la nature que chaque nation à atteint le point le plus haut de son développement. Le moment d’épanouissement de la vitalité et de la prospérité des nations a toujours coïncidé avec le moment où les peuples ont mené une vie vouée simplement à la coopération avec la nature. Mais quand la nation ou la civilisation dévie de l’unité, elle se désagrège et disparaît inévitablement. Cette unité de l’homme et de la nature n’a jamais été aussi fortement transgressée qu’aujourd’hui. Les cités bâties par l’homme moderne sont en désaccord complet avec la nature. Les murs de pierre et de béton des villes sont des symboles de  la séparation de l’homme d’avec la nature, de son mode de vie agressif, avec son besoin de subjuguer les autres ou d’établir avec eux une relation de compétition constante. Sa vie actuelle, qui est centralisée, technique et mécanisée, crée un abîme qui le sépare de la nature, un abîme qui n’a jamais été aussi large et aussi profond. L’unité avec la nature est la base de l’existence de l’homme sur la planète. C’est le fondement de tous les systèmes économiques, de tous les rapports sociaux entre les groupes de personnes. Sans elle, la civilisation actuelle comme celles du passé, est condamnée à aller vers le déclin et l’affaiblissement. Les Esséniens tenaient cette loi de l’unité comme la norme de la vie quotidienne de l’homme dans l’univers matériel. L’humanité avait déjà la connaissance de cette grande loi dans les temps précédant le cataclysme du pléistocène. Selon les traditions basées sur des hiéroglyphes sumériens inscrits il y a environ dix mille ans, la vie de l’homme antédiluvien se déroulait principalement dans les forêts, et était inséparable de la vie de la forêt. Cet homme est appelé par les scientifiques « homo sapiens sylvanus ». Les arbres géants de cette époque, haut de plusieurs centaines de pieds, non seulement fournissaient aux hommes des abris mais régulaient aussi la température et l’humidité de l’atmosphère. Ils fournissaient à l’homme sa nourriture sous forme de fruits produits en abondance. L’occupation principale de l’homme était les arbres. Non seulement il les cultivait et en prenait soin, mais il créait de nouvelles variétés produisant de nouvelles sortes de fruits. Il était un grand arboriculteur qui vivait en harmonie avec toutes les forces de la nature. Il collaborait avec elle de toutes sortes de manières, à la fois en étendant les surfaces boisées et en s’abstenant de nuire aux arbres. Cet homme antédiluvien, de l’âge de la forêt, dépourvu de toute technique, était une démonstration presque parfaite de la grande loi de l’unité et de l’harmonie entre l’homme et la nature. Dans la philosophie de tous les enseignements anciens (sic), l’unité de l’homme avec les forêts était une caractéristique de base. L’idée de l’unité de l’homme et la nature a inspiré de grands penseurs, de grands philosophes et des systèmes entiers de pensée Zoroastre a fondé sur cette idée une grande partie de son enseignement, contenu dans le Zend Avesta. Il cherchait à renouveler les anciennes traditions et à ramener l’homme à ce mode de vie harmonieux, fondé sur la collaboration avec la nature terrestre. Il enseignait à ses disciples qu’il était de leur devoir de maintenir en l’état les terrains fertiles, d’étudier l’art du jardinage et toutes les lois de la nature, de collaborer avec ses forces pour améliorer l’ensemble du royaume végétal et de l’étendre sur la surface de la terre tout entière. Il invitait ses disciple à participer activement au développement de tous les aspects de la nature terrestre: les plantes, les arbres et tous leurs produits dérivés. C’est dans ce but qu’il encourageait tous les pères à planter un arbre fruitier à chaque anniversaire de leurs enfants, et à l’occasion de leur vingt-et-unième anniversaire, à faire aux jeunes adultes le don de vingt et un arbres fruitiers en même temps que de la parcelle sur laquelle ils avaient grandi. Cela devait être l’héritage de chaque enfant. Le père était aussi tenu d’enseigner à ses enfants toutes les lois du jardinage et de la collaboration pratique avec la nature, de sorte qu’ils puissent satisfaire à tous leurs propres besoins futurs. L’existence idéale pour l’homme, selon Zoroastre, est celle du jardinier qui est constamment en contact avec le sol, l’air, le soleil et la pluie, c’est-à-dire avec les forces de la nature, et qui peuvent en étudier les lois. Zoroastre considérait que l’étude du grand livre qu’est le livre de la nature constituait le premier pas à faire pour créer la paix et l’harmonie dans le royaume de la mère terrestre. L’enseignement de cette unité entre l’homme et la nature est apparu en Inde juste après le Zend Avesta, dans la philosophie védique du brahmanisme, dans les Upanisads, et plus tard dans l’enseignement de Bouddha. La loi brahmanique de l’Un, « Tu ES Cela » (Tat Tvam Asi) exprimait l’unité de tout ce qui existe, de l’univers, de l’homme, de la nature. Les sages de l’Inde étaient des hommes de la forêt, vivant en harmonie complète avec toute la création. Berosus, le prêtre chaldéen, a bien décrit cette vie naturelle dans la forêt. Mais c’est le deuxième chapitre de l’Evangile Essénien de Jean qui contient l’expression la plus complète et la plus poétique de l’unité entre l’homme et la nature; là Jésus emprunte l’ensemble de son vocabulaire au champ sémantique de la nature pour montrer que l’homme fait intégralement partie de cette nature. C’est Jésus qui a lancé le dernier avertissement concernant cette unité entre l’homme et de la nature et la nécessité qu’il y a d’y revenir. L’homme antédiluvien, l’homme Zoroastrien, le brahmane, le bouddhiste, les Esséniens, tous considèrent que la forêt et la nature sont l’ami et le protecteur de l’homme, la mère satisfaisant tous ses besoins terrestres. Ils ne la considèrent jamais comme une force étrangère à combattre et à conquérir, comme le fait l’homme moderne. Les deux symboles, la forêt et le mur en pierre, résument la différence radicale qui sépare les conceptions antiques et modernes de la nature, entre la coopération harmonieuse et paisible d’une part, et d’autre part les murs de pierre des villes, la destruction de la flore, du sol et du climat. L’homme doit aujourd’hui, plus qu’à aucun autre moment de son histoire, apprendre à vivre en harmonie et en paix avec la nature. Dans d’énormes régions de la terre, son action détériore la couverture végétale jusqu’à la faire disparaître. Jamais auparavant les forêts n’avaient subi une telle déprédation, non seulement dans un ou deux pays mais sur les cinq continents. Par suite de ce manque de coopération avec la nature, les surfaces désertiques augmentent dans le monde, la sécheresse est de plus en plus fréquente, les inondations inondent périodiquement la terre ferme. Il y a une détérioration indubitable du climat; des périodes de froid excessif, puis de canicule, des hordes croissantes d’insectes parasites ruinent les récoltes dans le monde entier. Au lieu de suivre la noble tradition des Esséniens, l’homme contemporain méconnaît la grande loi de l’unité et de la coopération avec la nature, et semble condamné à détériorer son héritage, car il refuse de lire le grand livre ouvert de la nature qui recèle toutes les lois de la vie et montre à l’homme la voie du bonheur croissant. Les enseignements esséniens contiennent la seule manière d’organiser la vie de l’homme sur cette planète, le seul fondement possible pour une humanité saine, pour la paix dans le royaume de la Mère Terrestre.

VII – LA PAIX AVEC LE ROYAUME DU PERE CELESTE

Cette paix, la septième, inclut tous les autres aspects de paix. Le royaume du Père Céleste est l’univers, le cosmos entier. Il est gouverné par la Loi Unique, la somme de toutes les lois. Le Père Céleste est la Loi. La Loi est partout présente. Elle est derrière tout ce qui est manifeste et tout ce qui est caché. Une pierre tombe selon la Loi, une montagne s’élève selon la Loi, les mers fluctuent selon la Loi. C’est conformément à la Loi que le système solaire est né, évolue et disparaît. Les idées, les sensations, les intuitions vont et viennent dans la conscience de l’homme, conformément à la Loi. Tout ce qui est concret ou abstrait, matériel ou immatériel, visible ou invisible, est gouverné par la Loi, par la Loi Unique. La Loi n’a pas plus de forme qu’une équation mathématique n’a de forme. Pourtant elle contient toute la connaissance, l’amour, toute la puissance. Elle manifeste éternellement toute la vérité et toute la réalité. Elle est le maître et l’ami de l’homme, elle est ce qui lui montre tout ce qu’il doit faire, tout ce qu’il doit savoir, tout ce qu’il doit être pour évoluer vers ce qu’il devra être un jour. La Loi guide l’homme vers la solution de chaque problème, elle l’aide à surmonter chaque obstacle, en lui donnant toujours la solution parfaite. La paix avec la Loi signifie la paix et l’harmonie avec l’océan cosmique de toutes les forces cosmiques présentes dans l’univers; C’est à travers cette paix que l’homme entre en contact avec tous les courants et tous les rayonnements supérieurs de toutes les planètes présentes dans l’espace cosmique. C’est à travers elle qu’il devient capable de prétendre à la réalisation de son unité avec toutes les forces présentes dans l’univers, celles présentes sur la terre et celles présentes sur toutes les autres planètes du système solaire et sur celles de tous les systèmes galactiques. C’est par cette paix qu’il peut s’unir aux valeurs les plus élevées de l’univers. C’est cette paix qui éveille l’intuition intérieure des mystiques et des prophètes. C’est par cette paix que l’homme entre en contact avec son créateur. Cette paix accomplie l’évolution de l’homme.  Elle lui apporte le bonheur total. C’est son objectif final. L’homme est une partie de la totalité de l’univers. Il forme une unité non séparé du tout. Il se pense indépendamment de l’univers parce qu’il a pris conscience de lui-même en tant qu’individu. Il est devenu conscient de lui-même et c’est centré sur lui-même, mais cela n’a rien à voir avec l’égocentrisme lié à l’instinct de conservation. Ce sentiment de séparation provoque la prise de conscience par l’homme d’un manque, d’une limitation. En pensée, il s’est mis à l’écart de l’abondance de l’univers, il s’est fermé à la Source de toutes les ressources. Or ces ressources sont matérielles et immatérielles, elles satisfont les besoins tangibles, visibles, de la vie quotidienne, elles fournissent les ressources universelles en termes d’énergie, de vitalité et de puissance, dont la plus importante reste l’amour. Les Esséniens considéraient que l’homme est pris dans un champ des forces, à la fois terrestres et planétaires, et que son évolution individuelle dépend du degré avec lequel il coopère avec ces forces. Mais il y a d’autres forces d’un ordre supérieur avec lesquelles il est encore plus important qu’il soit en harmonie. Il s’agit là des courants spirituels en œuvre dans l’océan cosmique de la conscience cosmique. Ces courants plus élevés ne se mélangent pas avec les courants terrestres et les courants planétaires. C’est par ces propres efforts, par sa volonté propre, que l’homme doit accéder à cet océan cosmique de la vie universelle. C’est ainsi et seulement ainsi qu’il peut réaliser son unité avec la Loi. Pour comprendre clairement ce que cela signifie, il faut considérer l’univers dans son ensemble et comprendre qu’il s’agit d’une totalité qui englobe toutes ses parties, tout l’amour, toute vie, toute la connaissance, toute la puissance, toute la substance. L’univers est la somme de toutes les substances, parce que c’est à partir de l’univers que toutes les choses sont formées. C’est la somme de l’amour qui est omniprésent, car l’amour est la source suprême et la force cohésive qui unit l’univers dans toutes ses parties. L’homme ne peut pas plus s’extraire de cette totalité qu’une cellule de son corps ne peut être indépendante de ce corps. Les Esséniens distinguaient trois parties dans l’homme: le corps matériel, le corps sensible et le corps pensant. Mais ils étaient conscients que ces trois parties ne recouvraient pas une division réelle car elles sont les trois parties d’un tout. Et le corps spirituel, d’une nature plus élevée, ne fait qu’un avec tout le reste de l’univers. Si l’homme n’arrive pas à comprendre ce que cela signifie, cela provoque un ensemble infiniment compliqué de limitations fallacieuses. Non seulement il se met à lui-même des obstacles pour ce qui est de la satisfaction de ses besoins, mais aussi pour ce qui est de ses capacités, de ses compétences, de ses facultés de penser, de sentir et d’agir. Il vit une vie médiocre en raison de ces limitations fallacieuses qu’il se fabrique à lui-même inutilement. La science moderne, qui a montré que l’homme n’exploite qu’une partie de ses capacités, ne fait que corroborer cet état de fait. Les enseignements Esséniens contenaient déjà cette idée que la cause  de cette situation était cette séparation dans laquelle l’homme vivait vis-à-vis de l’univers, autrement dit, le fait qu’il s’imposait à lui-même des limitations qui n’étaient qu’autant de résultantes de ses déviations par rapport à la Loi. La Paix avec le royaume du Père Céleste n’est donc possible que dans la mesure où l’homme élimine ces déviations et apprend à coopérer avec la Loi, et établit la paix et l’harmonie avec chacun des aspects de la Paix aux Sept Chemins, avec les corps agissant, pensant et sensible, avec la famille, l’humanité, la culture et  la nature. Ce n’est qu’ainsi qu’il peut connaître la septième paix, la paix totale. Les Esséniens prêchaient cette paix aux hommes afin qu’ils puissent surmonter toutes les limitations et entrer en contact avec leur Source universelle, la même source à laquelle les grands maîtres, tout au long de l’histoire, ont uni leur conscience, en délivrant leurs messages intuitifs, en montrant aux hommes comment devenir conscient de la loi, comment comprendre, comment travailler avec elle, et comment la manifester dans l’action. L’histoire entière de l’humanité est l’histoire des limitations que l’homme s’impose à lui-même et des efforts qu’il a fournis pour les surmonter. Ces efforts ont été le fait d’individus, de groupes, de nations, et cela, même à un niveau planétaire. Mais ils ont presque toujours été fournis de manière négative, discordante, aboutissant à des conflits et à d’autres déviations par rapport à la loi. Et en conséquences, ces efforts ont fini par précipiter l’homme dans de nouvelles limitations, de nouvelles discordances et de nouvelles césures mentales d’avec la Source. Le royaume du Père Céleste est toujours ouvert à l’homme. Son retour à la conscience universelle, à la source universelle, est toujours possible. Une fois qu’il prend la décision d’effectuer ce retour et de s’y consacrer avec opiniâtreté, il peut toujours revenir à la Source, au Père Céleste, dont il est issu et dont il n’a jamais été en réalité séparé. La grande paix des Esséniens enseigne à l’homme comment revenir en arrière, comment faire le dernier pas pour s’unir à l’océan cosmique dans lequel sont venus se fondre les rayonnements supérieurs de l’univers entier, et comment réaliser une union complète avec le Père Céleste, avec la totalité de la Loi, la Loi Unique. Tel était le but dernier des Esséniens, telle était la paix qui gouvernait chacune de leurs pensées, chacun de leurs sentiments et chacune de leurs actions. Tel est le but dernier que l’humanité entière, un jour, atteindra.

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