Le FBI a offert à Steele un million de dollars pour prouver les affirmations du dossier mais il n’avait pas de preuve, selon un témoin de Durham

Le FBI avait offert à l’ex-espion britannique Christopher Steele une “incitation” pouvant aller jusqu’à un million de dollars s’il pouvait prouver les allégations de son dossier anti-Trump, depuis lors discrédité, mais l’ancien agent du MI6 n’avait pas pu étayer ses affirmations, selon un nouveau témoignage judiciaire.

Cette révélation a été faite lors du procès pour fausses déclarations de l’avocat spécial John Durham contre la principale source du dossier de Steele, l’avocat d’origine russe Igor Danchenko, qui a été accusé d’avoir menti à plusieurs reprises au FBI au sujet des sources d’information qu’il a fournies pour le dossier en 2016. Danchenko a plaidé non coupable.

Brian Auten, analyste superviseur du renseignement au FBI, qui a interrogé Danchenko en janvier 2017 dans le cadre de l’équipe Crossfire Hurricane (Nom de l’enquête du FBI sur les allégations de collusion avec la Russie àl’encontre de Trump, NdT) du bureau (le FBI), faisait également partie des employés du FBI qui ont interrogé Steele début octobre 2016 à Rome, alors que le FBI cherchait à obtenir plus de détails sur le dossier. Auten a révélé la récompense lucrative que le bureau avait fait miroiter.

Durham a lui-même interrogé Auten, qui était le premier témoin de l’équipe de l’avocat spécial dans le procès qui a commencé par la sélection du jury et les plaidoiries d’ouverture dans une salle d’audience fédérale mardi, et il a demandé à l’analyste du FBI si le FBI avait offert à Steele des incitations en échange d’informations corroborant les allégations de son dossier. Les avocats de Danchenko se sont opposés sans succès à la question, rejetée par le juge.

Christopher Steele is pictured.
Christopher Steele

“Oui, en effet”, a déclaré Auten à la barre des témoins. “On a offert à M. Steele jusqu’à un million de dollars” pour des informations “qui pourraient aider à prouver les allégations”.

Mais Auten a répondu “Non” lorsqu’on lui a demandé si M. Steele avait déjà fourni des preuves à l’appui des affirmations de son dossier. L’analyste du FBI a également témoigné que Danchenko n’a jamais fourni de corroboration pour les allégations du dossier non plus.

L’analyste du FBI a également témoigné que d’autres agences de renseignement américaines ont examiné les affirmations du dossier et qu’aucune n’a pu confirmer les affirmations spécifiques du dossier.

L’inspecteur général du ministère de la Justice, Michael Horowitz, a déclaré que “tant” le chef du contre-espionnage du FBI, Bill Priestap, que l’agent spécial du FBI, Peter Strzok, aujourd’hui licencié, ont déclaré qu’un agent du FBI qui avait rejoint Auten à Rome avait “fourni plus d’informations que nécessaire à Steele”. Horowitz a déclaré que son équipe avait “déterminé” que l’agent chargé de l’affaire “n’avait pas l’autorisation préalable de faire cette divulgation [sujet classifié].”

Les cofondateurs de la société de recherche sur l’opposition Fusion GPS, qui a embauché Steele pour mener ses recherches anti-Trump, ont écrit que la réunion d’octobre 2016 “a donné lieu à un renseignement important pour Fusion” au sujet de l’enquête Crossfire Hurricane. Marc Elias, avocat de la campagne Clinton, a engagé Fusion GPS et rencontré Steele en 2016. Le directeur de la campagne Clinton, Robby Mook, a déclaré qu’Elias avait transmis à la campagne Clinton des détails sur Trump-Russie qu’il avait appris de Fusion GPS.

Auten a fait circuler une note de renseignement de février 2017 aux hauts responsables du FBI au sujet de l’interrogatoire de Danchenko, mais Horowitz a déclaré qu’elle “ne décrivait pas les incohérences” de l’interrogatoire du FBI en janvier 2017. Le mémo a été envoyé au directeur du FBI James Comey, depuis lors congédié, et au directeur adjoint du FBI Andrew McCabe, depuis lors congédié également, en mars 2017.

Le FBI a rapidement fait de Danchenko une source humaine confidentielle rémunérée à partir de mars 2017 jusqu’en octobre 2020, a déclaré l’équipe de Durham dans des documents judiciaires.

Auten avait également joué un rôle dans les efforts du bureau pour obtenir un mandat surveillance contre Carter Page, associé de la campagne 2016 de Trump.

Le rapport de décembre 2019 d’Horowitz a sapé les allégations de collusion Trump-Russie du dossier, et le chien de garde a critiqué le Département de la Justice et le FBI pour au moins 17 “erreurs et omissions significatives” liées aux mandats FISA (Loi de surveillance du renseignement étranger) contre Page et pour la confiance du bureau dans le dossier de Steele. Horowitz a déclaré que les entretiens du FBI avec Danchenko “ont soulevé des questions importantes sur la fiabilité des rapports de Steele sur les élections.”

Au cours de son interrogatoire d’Auten, Durham a introduit comme preuve un message LinkedIn d’octobre 2020 de Danchenko dans lequel le Russe se vantait auprès d’Anastasia Gnezditskaia, en disant : “J’ai recueilli 80% des informations brutes et la moitié de l’analyse pour le dossier Chris Steele et j’ai participé à des débriefings avec le FBI sur les questions de collusion.”

Auten avait été renvoyé par le directeur du FBI, Christopher Wray, au Bureau de la responsabilité professionnelle pour une action disciplinaire potentielle après la publication du rapport 2019 d’Horowitz sur les abus de la loi sur la surveillance du renseignement étranger, bien que Wray ait déclaré que ces procédures avaient été ralenties pour coopérer avec l’enquête criminelle de Durham. Le renvoi disciplinaire est survenu peu de temps avant l’évaluation d’Auten liée au fils du président Joe Biden, Hunter, l’année suivante.

Selon Durham, Danchenko a fourni anonymement une affirmation fabriquée sur le directeur de campagne de Trump 2016, Paul Manafort, à Charles Dolan, un allié de Clinton qui a passé des années, y compris en 2016, à travailler pour des entreprises russes et le gouvernement russe.

L’acte d’accusation de Durham indique également que Danchenko a menti au FBI au sujet d’un appel téléphonique qu’il prétend avoir reçu de Sergei Millian, un citoyen américain et homme d’affaires né en Biélorussie qui, selon la source Steele, lui aurait parlé d’une conspiration de coopération entre l’ancien président Donald Trump et les Russes – ce qui, selon l’avocat spécial, est faux.

En 2020, Auten a séparément “ouvert une évaluation qui a été utilisée par une équipe du siège du FBI pour discréditer de manière inappropriée les informations négatives sur Hunter Biden en tant que désinformation et a provoqué l’arrêt de l’activité d’enquête”, selon les allégations du lanceur d’alerte rendues publiques par le sénateur Chuck Grassley (Républicain de l’Iowa), qui a affirmé que l’une des allégations montre que “des informations désobligeantes vérifiées et vérifiables sur Hunter Biden ont été faussement qualifiées de désinformation.”

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