Le scandale de blanchiment d’argent de la Danske Bank : Une étude de cas

Le scandale de blanchiment d’argent de la Danske Bank est l’un des plus grands scandales de blanchiment d’argent de l’histoire européenne. Il a débuté en 2007 suite à l’acquisition auprès de la Danske Bank de la banque finlandaise Sampo, qui possédait également une succursale en Estonie. Entre 2007 et 2015, plus de 200 milliards d’euros de transactions suspectes provenant de Russie, des anciens États soviétiques et d’ailleurs ont transité par le portefeuille de non-résidents de sa succursale estonienne.

Le cours de l’action de Danske Bank est en baisse depuis mars 2017, date à laquelle le journal Berlingske a publié pour la première fois une série d’articles sur les allégations de blanchiment d’argent, entraînant une destruction importante de la valeur des actionnaires. Les rapports des médias ont largement interprété de manière erronée le chiffre de 200 milliards d’euros comme représentant entièrement le blanchiment d’argent plutôt qu’une combinaison de transactions légales et illicites.

En septembre 2018, Danske Bank a admis que ses procédures de surveillance ont complètement échoué dans cette affaire et que ses contrôles du blanchiment d’argent en Estonie ont été insuffisants. En conséquence, le PDG et le président du conseil d’administration ont démissionné et un certain nombre d’employés, tant à la succursale estonienne qu’au niveau du groupe, ont été jugés non conformes aux obligations légales faisant partie de leur emploi dans la banque et donc licenciés. En février 2019, l’Autorité de Surveillance Financière Estonienne (FSA) a intimé à Danske Bank de cesser ses activités en Estonie. Dans le même temps, indépendamment de la notification de la FSA estonienne, Danske Bank a décidé de cesser ses activités en Lettonie, en Lituanie et en Russie, conformément à sa stratégie de concentration sur son marché principal nordique.

Danske Bank fait actuellement l’objet d’une enquête de la part d’une série d’autorités et il est prévu que les régulateurs danois, estoniens, européens et américains imposent des sanctions. En outre, douze anciens employés en Estonie font l’objet d’une enquête du procureur de l’État estonien. En outre, en mai 2019, l’ancien PDG et neuf autres cadres supérieurs du groupe ont été inculpés à titre préliminaire dans cette affaire par le procureur d’État chargé de la grande criminalité économique et internationale (SØIK).

D’autres banques européennes (Deutsche Bank, Swedbank, Raffeisen Bank) sont impliquées dans l’affaire pour avoir prétendument aidé à transférer des fonds illicites de Danske Bank. On ignore pour l’instant combien de temps durera l’affaire de blanchiment d’argent de la Danske Bank et combien d’entités elle impliquera.

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