Article original datant du 22/06/21
Deux éminents politiciens démocrates qui siègent à la commission du renseignement de la Chambre des représentants ont alerté les médias sur le fait qu’ils ont été informés par la société Apple, le 5 mai dernier, que leurs relevés téléphoniques étaient visés par une assignation émise par un grand jury dans le cadre d’une enquête fédérale sur la fuite criminelle de documents classifiés.
Apple a déclaré dans un communiqué qu’une ordonnance de non-divulgation émise par un juge fédéral l’a empêché pendant plus de trois ans d’avertir les détenteurs des comptes de téléphone et de courrier électronique concernés que le grand jury fédéral avait accédé à leurs dossiers.
Les représentants Adam Schiff (Démocrate-Californie.) et Eric Swalwell (Démocrate-Californie.) ont tous deux déclaré dans des interviews aux médias à quel point ils étaient choqués de découvrir que des procureurs fédéraux auraient même l’idée de permettre à un grand jury d’assigner leurs données téléphoniques privées. Les deux hommes ont exprimé leur indignation face à l’atteinte à leur vie privée, et les démocrates du Congrès demandent maintenant avec colère que les anciens procureurs généraux Jeff Sessions et William Barr soient amenés à répondre aux questions, ainsi que l’ancien procureur général adjoint Rod Rosenstein.
La validité des assignations et des preuves sur lesquelles elles étaient fondées est fortement remise en question, ce qui a déjà conduit l’inspecteur général du ministère de la Justice (DOJ – Département de la Justice des États-Unis) Michael Horowitz à examiner l’affaire, afin de s’assurer que toutes les étapes et réglementations appropriées ont été suivies pendant que ces membres du Congrès, leur personnel, plusieurs membres de leur famille et des journalistes étaient espionnés par ce grand jury fédéral.
Rappelez-vous qui vous a dit que cela se produisait
Réfléchissez-y une minute, si vous le voulez bien. Pendant que la plupart des médias conservateurs étaient indignés et se demandaient pourquoi Schiff, Swalwell et d’autres membres du Congrès ne faisaient pas l’objet d’une enquête sur les fuites de documents classifiés pour des raisons politiques évidentes, une enquête était déjà en cours, impliquant un grand jury fédéral qui délivrait des assignations pour surveillance.
Et le DOJ n’a jamais rien annoncé de tout cela. Face à une couverture médiatique massivement hostile, Jeff Sessions n’a jamais dit un mot sur le fait que les membres du Congrès étaient la cible d’enquêtes fédérales sur les fuites. William Barr ne l’a pas fait non plus. Rod Rosenstein non plus.
Poser sérieusement la question « Pourquoi Sessions, Barr ou Rosenstein n’ont-ils pas informé les membres du Congrès et les journalistes des médias qu’ils faisaient l’objet d’une enquête criminelle fédérale sur des fuites », c’est y répondre.
Et pourtant, j’ai passé trois ans à regarder des gens bafouiller sur ma télévision et dans des interviews en direct pour dire à quel point il était scandaleux que personne n’enquête sur Schiff et Swalwell et sur les journalistes à qui ils auraient fourni des informations, car il est évident que s’il y avait eu une enquête sur eux, le DOJ nous l’aurait dit, ainsi que les cibles de l’enquête.
J’écrivais ici, à The Epoch Times, en juillet et août 2018, qu’il était fort probable que des membres du Congrès fassent l’objet d’une enquête par des agents fédéraux pour fuite criminelle de documents classifiés. Seulement, les personnes chargées de ces enquêtes n’en parlaient pas publiquement.
Ma toute première chronique pour The Epoch Times s’intitulait « The Great Leak Hunt » (La grande chasse aux fuites), dans laquelle j’expliquais que le ministre de la Justice de l’époque, Jeff Sessions, et le ministre adjoint de la Justice, Rod Rosenstein, avaient révélé qu’une unité spéciale de contre-espionnage avait été créée pour traquer les auteurs des fuites du Spygate.
Ma deuxième colonne s’intitulait « Rod Rosenstein : The Man with The Most Thankless Job In America« , (Rod Rosenstein : l’homme au travail le plus ingrat d’Amérique) et j’ai écrit sur la raison principale pour laquelle le DOJ ne pouvait pas partager les preuves liées au Russiagate avec le Congrès. C’était parce que des membres clés des commissions du renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants faisaient l’objet d’une enquête pour avoir éventuellement participé à la fuite criminelle qui a promu le canular de la collusion Trump/Russie.
Pourquoi le DOJ n’annonce pas le lancement d’enquêtes pénales fédérales sur les fuites ?
Le DOJ annonce rarement le début d’une enquête criminelle, quelle qu’elle soit. Il y a de nombreuses bonnes raisons à cela, dont la moindre n’est pas d’empêcher les cibles de détruire des preuves avant que les enquêteurs ne puissent les trouver.
D’autre part, s’ils ne trouvent pas de preuves suffisantes pour retenir des accusations, les personnes visées par l’enquête ne subissent aucune conséquence. Il arrive souvent que des personnes fassent l’objet d’une enquête discrète, qu’aucune preuve d’infraction ne soit trouvée et que l’affaire soit abandonnée. Personne n’est embarrassé et sa réputation n’est pas entachée.
Lorsque le procureur général de l’époque, Jeff Sessions, a déclaré en août 2017 que l’unité spéciale de contre-espionnage avait été créée pour trouver ces auteurs de fuites et qu’il a poursuivi en novembre 2017 en disant qu’il y avait actuellement 27 affaires de fuites actives en cours au DOJ, je précise que le DOJ n’avait annoncé l’ouverture d’aucune de ces enquêtes. Pas même une seule des 27. Aucune alerte publique n’a été émise ; ils n’avaient précisément rien fait pour mettre au courant les cibles de ces enquêtes sur les fuites.
Encore une fois, il s’agit d’une procédure standard. On ne prévient pas la cible d’une enquête criminelle en demandant au ministère de la Justice d’informer le public ou les médias qu’une enquête est ouverte à son sujet. Je continue à être quelque peu étonné de devoir expliquer cela à plusieurs reprises.
Ce n’est que dans le sens le plus général que Sessions et Rosenstein ont parlé de la chasse aux fuites en 2017 et 2018. Ils ont été extrêmement prudents dans leur langage pour ne jamais dire explicitement qui étaient les cibles de ces enquêtes.
Les membres du Congrès ne sont pas à l’abri des enquêtes criminelles
Et pourtant, à entendre certaines personnes, vous êtes censés être étonnés que le DOJ ait osé ouvrir des enquêtes sur les fuites visant des membres du Congrès sans en avertir le public ou ces membres du Congrès.
J’ai un ami qui s’appelle Thomas Wictor et qui aime bien dire « Personne ne sait comment les choses fonctionnent », et ce cas en est un bel exemple.
Nous aurions en fait un DOJ dysfonctionnel s’il avait l’habitude de prévenir les suspects criminels que les grands jurys émettent des assignations visant leur activité.
Le système judiciaire a fonctionné exactement comme il était censé le faire.
Des documents classifiés étaient divulgués par le Congrès aux médias d’information à des fins politiquement partisanes, pour alimenter un faux narratif créé pour nuire à la présidence de Donald Trump. Une enquête sur cette activité criminelle a été ouverte, et une unité de contre-espionnage nouvellement créée s’est mise au travail. Un grand jury a été constitué, et des assignations ont été émises.
Et absolument rien n’a filtré sur cette activité d’enquête pendant plus de trois ans, depuis la première assignation adressée à Apple le 6 février 2018.
Bien sûr, le DOJ ne va pas nous dire le statut actuel de l’enquête sur Schiff ou Swalwell ou n’importe quelle autre personne qui était la cible de l’enquête du grand jury. Ils ne le feraient surtout pas si le grand jury est toujours en train d’enquêter.
Jusqu’à présent, nous savons seulement qu’il a été décidé de ne pas renouveler l’ordonnance de non-divulgation liée à Apple, ce qui a permis à la société d’alerter les personnes concernées par les assignations le 5 mai dernier.
Ma question à ce stade est la suivante : Si Apple a averti Schiff et Swalwell dès le 5 mai qu’ils étaient la cible d’une enquête du grand jury fédéral qui examinait leurs relevés de téléphone et de courrier électronique, pourquoi ont-ils attendu plus d’un mois pour rendre ce développement public ?
Ce grand jury fédéral a-t-il découvert des preuves réelles de fuites criminelles de documents classifiés au cours de son enquête, et ces preuves étaient-elles suffisantes pour justifier des accusations criminelles ?
Nous verrons bien.