Les vétérans de la sécurité nationale et de l’armée américaine demandent la démission du directeur de la CIA

Les vétérans de la sécurité nationale et de l’armée américaine demandent la démission de William Burns, le directeur de la CIA récemment confirmé par Biden, pour avoir menti au Sénat américain sur ses liens avec le parti communiste chinois.

Letter to President Biden A… by Natalie Winters

                                                            10 mai 2021
A: L'honorable Joe Biden
Maison Blanche
1600 Pennsylvania Avenue, N.W.
Washington, D.C. 20510

Cher Monsieur le Président :

La Committee on the Present Danger (Commission sur le danger actuel) : Depuis la création de la comission en mars 2019, la Chine a mis en garde contre la " guerre sans restriction " dans laquelle le Parti Communiste Chinois (PCC) s'est engagé depuis longtemps contre ce pays et plus généralement contre le monde libre. Malheureusement, au cours de la période écoulée, l'ampleur du danger que représente le PCC n'a fait que croître, tout comme les preuves de son succès dans la conduite d'opérations d'influence destinées à masquer cette réalité.

Il est particulièrement préoccupant de constater à quel point les services de renseignements du Parti Communiste Chinois et son soi-disant "Département du travail du Front Uni" ont compromis les intérêts de particuliers du secteur privé, et d'organisations gouvernementales et non gouvernementales américaines, d'universités, de sociétés et d'organes de presse américains. Ces compromissions ont été réalisées par le biais d'arrangements qui comprennent : des contributions ou des contrats avec des ressortissants, des entreprises ou des organisations chinoises ; le recrutement dans le cadre du programme "Mille talents" ; les instituts Confucius sur nos campus universitaires et dans les programmes scolaires de la maternelle à la terminale ; les suppléments publicitaires des journaux, etc.

Avant sa nomination au poste de directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), William Burns a été président de la Carnegie Endowment for International Peace (Fondation Carnegie pour la paix internationale), un important groupe de réflexion basé à Washington. Sous la direction de M. Burns, la fondation a reçu des fonds d'entités liées au PCC et a placé un agent du Front Uni au sein de son conseil d'administration. Selon nous, ces relations auraient dû empêcher un individu de détenir ne serait-ce qu'une simple habilitation de sécurité, et encore moins d'occuper un poste aussi sensible que celui de dirigeant de la principale organisation de renseignement américaine.

Nous avons appris récemment, en outre, que M. Burns a gravement déformé, dans son témoignage sous serment devant le Sénat des États-Unis, la nature et la période de ses relations avec ces personnes et organisations associées au Parti Communiste Chinois. Le National Pulse a rapporté le 30 avril :

   Bien que le directeur de la Central Intelligence Agency du président Biden, Bill Burns, ait déclaré avoir coupé les liens avec un groupe d'influence lié au Parti Communiste Chinois, The National Pulse peut révéler que la relation controversée entre la Carnegie Endowment - précédemment dirigée par Burns - et le groupe d'influence communiste chinois se poursuit encore 2021.

   Burns est devenu président de la Carnegie Endowment for International Peace en mars 2015 et a affirmé, lors des audiences de confirmation du Sénat, qu'il avait simplement "hérité" de la relation de longue date du think tank avec la China-United States Exchange Foundation (CUSEF).

   Le CUSEF fait partie du département du Front uni du Parti communiste chinois, qui cherche à "coopter et neutraliser les sources d'opposition potentielle aux politiques et à l'autorité du Parti Communiste Chinois au pouvoir" et à "influencer les gouvernements étrangers pour qu'ils prennent des mesures ou adoptent des positions favorables aux politiques préférées de Pékin", selon le gouvernement américain.

   Se disant "de plus en plus inquiet de l'expansion des opérations d'influence chinoises", M. Burns, qui dirige actuellement la Central Intelligence Agency (CIA), a affirmé sans ambages [devant le Sénat] qu'il avait coupé les liens entre la fondation Carnegie et la CUSEF "peu de temps après" son entrée en fonction.

   Les déclarations de M. Burn sont toutefois en contradiction avec un rapport publié par le Carnegie Endowment le 8 avril 2021 : "China-U.S. Cyber-Nuclear C3 Stability".

      "Ce document a été produit grâce à un dialogue de trois ans mené par la Fondation Carnegie et l'Institut d'Etudes Internationales de Shanghai (Shanghai Institutes for International Studies - SIIS), avec des contributions et une révision fournies par des experts techniques et militaires américains et chinois", peut-on lire dans un communiqué de presse de la Fondation Carnegie, qui révèle que le projet a débuté en 2018.

   Le groupe de réflexion basé à Shanghai, dirigé par le Parti Communiste Chinois et travaillant aux côtés de la Fondation Carnegie, admet que le "soutien financier" de la CUSEF a alimenté l'entreprise. Comme le dit Chen Dongxiao, président de l'Institut d'Etudes Internationales de Shanghai, dans le rapport de 61 pages :

   "J'espère également que le SIIS et la Fondation Carnegie continueront à mener des recherches conjointes sur les questions de cybersécurité entre les États-Unis et la Chine et à contribuer davantage aux relations entre les deux pays. Comme toujours, l'Institut d'Etudes Internationales de Shanghai est reconnaissant du soutien financier de la China- United States Exchange Foundation, qui aide les groupes de travail de l'Institut à mener des recherches conjointes sur les relations sino-américaines, y compris ce travail novateur avec la Fondation Carnegie pour la paix internationale."

   Le document lui-même se concentre sur la lutte contre les "cybermenaces pour les systèmes de commandement, de contrôle et de communication nucléaires", alors que des entités du Parti Communiste Chinois mènent régulièrement des cyberattaques contre des intérêts américains, notamment des agences gouvernementales.

Monsieur le Président, il semblerait que M. Burns ait menti sous serment au sujet de ce qu'il a lui-même décrit comme des "opérations d'influence chinoise". Contrairement à son témoignage devant le Senate Select Committee on Intelligence (Comité spécial du Sénat sur le renseignement - SSCI) le 24 février 2021 - sur la base duquel ce panel a voté à l'unanimité pour sa confirmation, la Fondation Carnegie a continué à s'engager directement et/ou indirectement avec l'une des plus importantes de ces entités : la China-United States Exchange Foundation (CUSEF). En effet, la Fondation Carnegie a parrainé conjointement avec l'Institut d'Etudes Internationales de Shanghai un projet financé par la CUSEF visant à influencer la politique de cybersécurité des États-Unis en ce qui concerne une fonction militaire singulièrement sensible : le commandement et le contrôle des forces nucléaires.

Le témoignage de M. Burns est également démenti par le fait qu'en 2016, il a accueilli Zhang Yichen au conseil d'administration de la Fondation Carnegie. M. Zhang est le président-directeur général de CITIC Capital Holdings, une filiale de CITIC Group, une entreprise d'investissement d'État. Il a donné plus d'un million de dollars à la Fondation ces dernières années. Il est également lié à non pas une, mais deux opérations d'influence chinoise : la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et le Center for China and Globalization.

Le site web d'une ambassade chinoise présente la CCPPC comme une "organisation du Front Uni sous la direction du Parti Communiste Chinois" qui est "activement engagée dans les échanges avec les pays étrangers dans le but de renforcer l'amitié avec les peuples des pays étrangers". Le Center for China and Globalization est "un groupe de réflexion basé à Pékin, également lié à l'appareil communiste".

Pire encore, les contributions de M. Zhang ont permis à la fondation de créer le Centre Carnegie-Tsinghua à l'Université de Tsinghua en 2010. Comme l'a fait remarquer le sénateur Marco Rubio en interrogeant M. Burns lors de l'audition du 24 février, le très réputé Australian Strategic Policy Institute's China Defense Universities Tracker classe "l'Université Tsinghua comme à très haut risque pour son niveau élevé de recherche en matière de défense et son implication présumée dans des cyberattaques, y compris contre les États-Unis".

Les Chinois eux-mêmes décrivent le rôle de l'Université Tsinghua comme suit : "En faisant progresser la fusion militaro-civile, Tsinghua poursuit également sa 'belle tradition' de servir la sécurité et la défense nationales de la Chine, en créant activement de nouvelles plateformes et initiatives pour soutenir cette stratégie."

En bref, M. Burns n'avait en fait aucun problème à ce que son organisation soit associée à des opérations d'influence chinoises longtemps après en être devenu le président. Il était, en outre, clairement à l'aise avec le fait que l'un de ses agents occupe un poste de direction clé. Et il a permis à la Fondation de faire des affaires avec une branche réelle de l'Armée Populaire de Libération, à moins que, comme il l'a dit au Sénat, les boursiers du Centre Carnegie-Tsinghua ne sont pas en mesure de "mener des recherches indépendantes".

Le dossier de M. Burn contredit son témoignage selon lequel il s'inquiétait des opérations d'influence chinoises, montre qu'il a ignoré les risques d'un partenariat avec elles et témoigne à la fois d'un manque de connaissance des techniques chinoises et d'un manque de jugement qui pourraient constituer de graves risques pour la sécurité nationale à la CIA.

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons instamment de demander immédiatement la démission de William Burns en tant que directeur de la Central Intelligence Agency.

Sincèrement,
  • Brian T. Kennedy, président de la Commission sur le danger actuel, Chine ; président de l’American Strategy Group.
  • Frank J. Gaffney, vice-président de la Commission sur le danger actuel, Chine ; ancien secrétaire adjoint à la défense (par intérim)
  • William Bennett, ancien secrétaire à l’éducation et tsar de la drogue (nom informel de la personne qui dirige les potitiques en matières de contrôle de stupéfiants, NdT)
  • M. Ed Timperlake, ancien Secrétaire adjoint aux Anciens Combattants.
  • M. Chadwick Gore, ancien Secrétaire d’État adjoint (par intérim)
  • Lieutenant Général William “Jerry” Boykin, U.S. Army (Ret.), ancien Sous-Secrétaire Adjoint à la Défense pour le Renseignement.
  • Général de corps d’armée Thomas McInerney, U.S. Air Force (Ret.), ancien chef d’état-major adjoint, United States Air Force
  • Lieutenant Général Steven Kwast, U.S. Air Force (Ret.), ancien Commandant, Commandant de la formation de l’Armée de l’Air
  • Kenneth deGraffenreid, ancien directeur adjoint du contre-espionnage national.
  • Bradley Johnson, ancien chef de poste de la Central Intelligence Agency.
  • Charles “Sam” Faddis, ancien officier des services clandestins et directeur du bureau du terrorisme des armes de destruction massive, Central Intelligence Agency.
  • Colonel Robert Maness, U.S. Air Force (Ret.), ancien vice-commandant, 55th Airborne Intelligence Wing
  • Colonel John Mills, armée américaine (retraité), ancien directeur de la politique, de la stratégie et des affaires internationales en matière de cybersécurité, bureau du secrétaire à la défense.
  • Peter Pry, ancien chef d’état-major de la commission du Congrès sur les impulsions électromagnétiques.
  • Richard Manning, ancien chef des affaires publiques, ministère du travail des États-Unis.
  • Dr. Anders Corr, directeur, Journal of Political Risk
  • Mark Helprin, auteur et essayiste
  • Chet Nagle, ancien directeur exécutif, Comité sur le danger actuel
  • Suzanne Scholte, présidente de la Defense Forum Foundation
  • Maura Moynihan, ancienne chef du bureau de Radio Free Asia/Népal
  • Kevin Freeman, fondateur, Institut des consultants en sécurité nationale
  • Sean Lin, Ph.D., survivant du massacre de la place Tiananmen

CC:

  • Hon. Kamala Harris, Vice-présidente des États-Unis
  • Hon. Jake Sullivan, Conseiller à la sécurité nationale auprès du Président
  • Mme Avril Haines, Directrice du renseignement national
  • Mark Warner, Président de la commission du Sénat sur le renseignement
  • M. Marco Rubio, Vice-président, Comité spécial du Sénat sur le renseignement
  • Adam Schiff, Président de la Commission permanente de la Chambre des représentants sur le renseignement.
  • Hon. Devin Nunes, Ranking Member, Comité spécial permanent de la Chambre des représentants sur le renseignement

Chapitres

Informations