Article original datant du 17/07/21
Le CCDH constate que la « douzaine de désinformateurs » a un nombre total de 59 millions d’abonnés sur plusieurs plateformes de réseaux sociaux
La grande majorité des fausses informations et des théories du complot anti-vaccins contre Covid-19 proviennent de seulement 12 personnes, selon un rapport du CCDH (Center for Countering Digital Hate – Centre pour la lutte contre la haine numérique) cité par la Maison Blanche cette semaine.
CCDH, une organisation non gouvernementale britannique et américaine à but non lucratif, a découvert en mars que ces 12 personnalités issues des médias sociaux, qu’elle a surnommées les « douze de la désinformation », sont suivies par 59 millions de personnes sur plusieurs plateformes de médias sociaux, Facebook ayant le plus grand impact. Le CCDH a analysé 812 000 messages Facebook et tweets et a constaté que 65 % d’entre eux provenaient des douze de la désinformation. Cette semaine, Vivek Murthy, le chirurgien général américain, et Joe Biden ont mis l’accent sur la désinformation autour des vaccins comme moteur de la propagation du virus.
Rien que sur Facebook, les douze sont responsables de 73 % de tout le contenu anti-vaccins, bien que les vaccins aient été jugés sûrs et efficaces par le gouvernement américain et ses agences de réglementation. Et 95 % des fausses informations sur le Covid signalées sur ces plateformes n’ont pas été supprimées.
Parmi les douze, on trouve des médecins qui ont embrassé la pseudoscience, un culturiste, un blogueur du bien-être, un zélateur (Partisan ou défenseur zélé) religieux et, surtout, Robert F Kennedy Jr, le neveu de John F Kennedy qui a également lié les vaccins à l’autisme et les réseaux cellulaires à large bande 5G à la pandémie de coronavirus.
Kennedy a depuis été banni d’Instagram, dont Facebook est propriétaire, mais pas de Facebook lui-même.
« Facebook, Google et Twitter ont mis en place des politiques pour empêcher la diffusion de fausses informations sur les vaccins ; pourtant, à ce jour, tous n’ont pas réussi à appliquer ces politiques de manière satisfaisante », a écrit Imran Ahmed, PDG du CCDH, dans le rapport. « Toutes ont été particulièrement inefficaces pour retirer les informations erronées et dangereuses sur les vaccins contre le coronavirus. »
Bien que les plateformes aient depuis pris des mesures pour supprimer de nombreux messages et même retirer trois des douze d’une plateforme, le CCDH appelle Facebook, Instagram, Twitter et YouTube à bannir complètement les douze de la désinformation qu’ils estiment dangereux et qui contribuent à créer une hésitation vaccinale à un moment crucial de la pandémie.
« Les politiques et les déclarations mises à jour ont peu de valeur si elles ne sont pas appliquées avec force et constance », indique le rapport. « La grande majorité des contenus préjudiciables étant diffusée par un nombre restreint de comptes, la suppression de ces quelques individus et groupes les plus dangereux peut réduire considérablement la quantité de désinformation diffusée sur les plateformes. »